Quand la nature renaît en pleine ville

La diversité biologique peut se révéler bien meilleure en ville qu’en milieu rural. Comme en témoignent les initiatives publiques et privées en milieu urbain qui fleurissent sur tout le territoire.

Mise à mal par une urbanisation galopante depuis cinquante ans – les trois quarts de la population suisse vivent en milieu urbain – les espaces naturels ont été détruits et  fragmentés, mettant en danger de nombreuses espèces animales et végétales. Aussi paradoxale que cela puisse paraître,  les grandes villes non soumises aux matraquages phytosanitaires feraient presque office de jardin d’Eden. Selon l’Etat de Vaud, la ville de Lausanne abrite à elle seule plus d’un tiers de la flore suisse. Entrepris il y a quelques années, l’entretien différencié des espaces verts a permis d’abandonner l’usage des pesticides et de créer des refuges et des milieux favorables pour les espèces indigènes. Neuchâtel, initiatrice du plan « Nature en ville » en 1999, avait ouvert la voie dès 1994 en inscrivant cette démarche écoresponsable dans son plan directeur.A Genève, le programme « Nature en ville » inscrit en droite ligne avec la Loi sur la biodiversité fixée en 2012, incite les citoyens à apporter leur pierre à l’édifice. Lancée en avril 2018,  la plateforme numérique 1001sitesnatureenvillemet en lumière une soixantaine de ces initiatives entreprises sur le Canton par des associations, des entreprises ou des habitants de quartier. Véritable base de données pour les jardiniers en herbe, les maitres d’ouvrages, les architectes ou simples citoyens, qui y puisent une mine d’informations pour entreprendre et subventionner leur futurs projets.

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Etang des Préjins. Ecosystème modèle-réduit, cet étang accueille un concentré de nature à découvrir. Lorsqu’il pleut, son trop plein se déverse dans une mare dynamique où foisonne la vie (grenouilles, libellules, tritons…).

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Faubourg 1227 à Carouge. Exemple de régénération urbaine sur les friches de l’ancienne usine de robinetterie Similor. Toitures végétalisées extensives, plantes indigènes et gazons fleuris… Il permet l’observation des martinets noirs dans leurs nichoirs.

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La noue pluviale de Meyrin est une oasis aquatique où se côtoient libellules et tritons. Joignant l’utile à l’agréable, ce site en plein cœur de la zone industrielle Zimeysaver absorbe les eaux pluviales de la toiture et du parking de l’Hôtel industriel des Galants.

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Le jardin Hermann Russ à Neuchâtel a ouvert ses portes en mai 2016 au cœur de Serrières. Fruit d’une collaboration très étroite entre habitants, associations et acteurs du quartier et la Ville, ce véritable poumon vert est un espace à vocation pédagogique et de sensibilisation à la biodiversité.

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Le Parc des Franchises ou la vie sauvage aux Charmilles. Ce site constituant le plus grand biotope humide urbain du canton a été aménagé sur un terrain originairement propriété d’Edmond Vaucher, fondateur de la première école d’horticulture de Suisse Romand en 1887. Il forme une véritable oasis pour une myriade de tritons, crapauds ou libellules qui y trouvent refuge toute l’année.

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Parcours Nature en Ville à Onex. Une plongée au cœur de la nature et de la biodiversité à Genève, 6 km de promenade, 12 stations consacrées chacune à un milieu en particulier : vieux murs, potagers, rosiers, prairies, quilles, haies, verger. Onex est la deuxième commune genevoise, après le Grand-Saconnex, à avoir reçu le sigle « Nature en ville ».

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Potager urbain de Cayla conçu par les habitants qui y cultivent légumes et fleurs. Sans engrais chimiques, ni pesticides mais avec beaucoup de convivialité à travers le partage de petits conseils, l’entraide pour l’arrosage, la production de compost et l’entretien des chemins.

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Le Toit bio-solaire des Halles de Beaulieu à Lausanne est une réalisation exemplaire d’une végétalisation de toiture qui, non seulement régule la chaleur, mais offre également un meilleur rendement aux panneaux solaires chargés de fournir l’électricité au bâtiment. Réalisation d’une marre, présence d’abris pour les oiseaux et les insectes et mise en place de végétaux indigènes, des écotypes de la région qui favorisent la biodiversité génétique locale.

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Façade végétalisée de l’avenue Ernest-Pictet. Première façade végétale réalisée en Suisse, cette paroi innovante a été mise en œuvre par un procédé breveté par HEPIA (Haute école du paysage, d’ingénierie, et d’architecture de Genève) et développé en collaboration avec Créabeton Matériaux et les représentants des habitants du quartier de Vieusseux. Médaillé d’or lors du salon international des Inventions, à Genève en 2010.