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La ville, mode d’emploi

Elle doit à la fois accueillir de nouveaux habitants et garantir la paix sociale, à la fois gérer la fluidité du trafic et préserver des espaces de tranquillité. En clair, la ville doit s’adapter aux changements de nos modes de vie, voire les anticiper.

C’est ainsi qu’on promeut le vivre- ensemble pour remettre de l’harmonie dans une société où les générations et les cultures ne se parlent plus, ni ne s’entraident. Charles Fourier ne pensait pas autrement lorsqu’il inventa le concept de phalanstère en 1822. Son modèle communautaire ne rencontrera pas un immense succès. Les architectes d’aujourd’hui y croient quand même.

Depuis un an, c’est la maladie qui dicte nos vies et nos comportements. Même si on ignore de quoi nos lendemains de pandémie seront faits, elle a accéléré la mise en pratique de certaines idées urbaines jusqu’alors limitée à des images de synthèse. En nous clouant sur place, comme les avions au sol, elle a réduit drastiquement le périmètre de nos déplacements. Le travail se fait désormais depuis la maison, les petits trajets s’effectuent à vélo et les achats par internet. Sauf que nos villes, qui suivent un processus d’évolution à l’échelle des siècles, n’ont pas été conçues pour absorber ces changements précipités. Il y a deux ans, un concept de cité complètement autonome, capable de faire vivre ses habitants sans aucun contact avec l’extérieur avec ses serres potagères et ses drones livreurs aurait passé pour une folie carcérale. Le virus a fait du projet de Self Sufficient City de l’architecte espagnol Vicente Guallart plus qu’une utopie : une solution sanitaire et salutaire.