« Comme un rouleau de peinture », jardin d’Adachi

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Au nord-ouest de Honshu, le jardin d’Adachi est considéré comme l’un des plus beaux de l’archipel. Moderne, il prolonge la contemplation artistique au-delà des murs du musée qu’il entoure. « Un jardin est comme un rouleau de peinture », expliquait Adachi Zenko, fondateur du musée. C’est dans la ville de Yasugi, dans la préfecture reculée de Shimane qui l’a vu naître, que ce passionné de peinture et de paysagisme a imaginé, dans les années 70, un lieu unique qui exposerait des céramiques et 1500 toiles de maîtres japonais au coeur d’un jardin hors du commun. Dans son esprit, « l’architecture du bâtiment devait être en harmonie avec le jardin zen qui l’entoure afin de créer un environnement particulier, un prolongement de la contemplation des oeuvres découvertes dans le musée, explique Takeda Wataru, responsable des relations publiques du musée. Pour cette raison, il fallait créer le jardin idéal. » D’une surface de 50 000 m2, le jardin d’Adachi se compose de six éléments : le paysage sec, la mousse, la maison de thé, le lac, le sable blanc et les pins verts. Il aura fallu près de quinze ans pour achever tous les éléments du jardin, qui n’ont été entièrement aboutis qu’en 1985. Le résultat ne peut inspirer qu’admiration tant le soin apporté à chaque détail est d’une minutie extrême. Au fil des saisons, le jardin d’Adachi est un spectacle en perpétuel changement. Il est d’ailleurs « recommandé de le visiter quatre fois par an, ajoute Takeda Wataru. Au printemps, les azalées atteignent
leur pic de floraison alors que le manteau de neige de l’hiver transforme le jardin en peinture. » Pour que le
rendu soit parfait, l’entretien des 80 espèces de plantes n’admet pas l’erreur. « Un arbre mal taillé met en péril l’équilibre entier », assure Takeda Wataru. Le jardin d’Adachi rompt avec les traditions de l’ère Heian, qui cherchaient davantage à mimer le réel. Ici, il s’agit de sublimer la Nature en la symbolisant avec des éléments secs. Ce qui rend ce jardin si unique, c’est « la façon avec laquelle il entre en communion avec la montagne Katsuyama, qui lui sert d’arrière-plan, poursuit Takeda Wataru. La puissance et la force de cet élément lui confèrent un caractère encore plus particulier. » ■