2016, une année pour les espaces de rencontres

Une Année du jardin, à quoi cela peut-il bien servir ? A parler de jardins, de parcs et de places de la manière la plus plaisante qui soit : en les pratiquant toute une saison, à pied ou à vélo, accompagnés par des guides au fait de leurs qualités et valeurs spécifiques. Mais aussi à changer notre regard sur ces espaces encore libres, dont on attend plus que jamais monts et merveilles. Dix ans après sa première édition consacrée aux jardins historiques, l’Année du jardin 2016 a offert, depuis ce printemps et jusqu’à la fin de l’automne, un riche programme : quelque 800 événements, sorties, visites, conférences, expositions partout dans le pays, à toutes les échelles et pour tous les publics.

Gratuit et tous publics

« Le succès a dépassé toutes nos attentes, se réjouit Peter Wullschleger, secrétaire général de la Fédération suisse des architectes paysagistes (FSAP), l’une des instances organisatrices. Chacune d’elles a mis sur pied son propre programme, dont les Journées du patrimoine. Puis d’autres acteurs, communes, particuliers, écoles, institutions, nous ont rejoints avec des propositions d’événements. » « Jamais les villes suisses n’ont connu pareille croissance et la pression sur les espaces libres est forte. Elle s’exerce sur ceux qui existent déjà, parcs, jardins et places, très sollicités en milieu urbain. Et concerne aussi ceux à créer dans les nouveaux quartiers. Le public a tendance à prendre l’espace libre et son aménagement pour acquis. Ce n’est pas le cas. Ces lieux sont précieux et parfois fragiles ; nous voulons le montrer de la manière la plus sympathique et ouverte possible. » Une pression qui pourrait être comparée à celle d’une toiture d’immeuble. Celle-ci doit désormais assurer bien d’autres fonctions qu’abriter : accueillir les équipements techniques et énergétiques, mais aussi des espaces de vie collective pour les habitants, des surfaces pour l’agrément ou pour améliorer la climatisation, voire des résidents supplémentaires avec le phénomène des surélévations… De la même manière, les parcs et les places publiques ne sont plus simplement ces promenades de la ville du XIXe siècle. Transformés en sites de rassemblement, culturels, sportifs et populaires de grande ampleur, ils attirent beaucoup de monde, toute l’année. Ils doivent aussi satisfaire à la détente quotidienne, en offrant des équipements sûrs et fonctionnels, mais aussi conserver et renouveler leur végétation à long terme. Et rester des poches de verdure et de nature, véritables refuges pour la flore et la faune urbaines, et régénérer les citadins. Ils participent aussi aux réseaux de mobilité douce : parcs et places sont intégrés dans les réseaux piétons et cyclables. On leur prête encore la capacité de pacifier la vie des quartiers, voire de les rafraîchir grâce à leurs plantations. S’ils sont anciens, ils ont valeur de lieu d’identité et d’histoire, comme un témoin d’époques révolues à ciel ouvert. Et s’ils sont récents, on leur demande d’animer le quartier à naître. Bref : les attentes sur les espaces libres, de toutes natures, sont immenses. « Et les moyens et l’attention qui leur sont réellement portés sont inversement proportionnels à ces demandes. C’est aussi ce message-là que l’Année du jardin veut porter », conclut M. Wullschlege

Jamais les villes suisses n’ont connu pareille croissance.

Sous la pression de la densification, les jardins et espaces ouverts sont devenus des trésors à promouvoir et à pérenniser en Suisse. Bilan intermédiaire d’une année consacrée d’abord à en faire connaître la valeur.