Merville, le plus grand jardin-labyrinthe d’Europe

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6 kilomètres d’allées de buis sur 5 hectares : le plus grand jardin-labyrinthe d’Europe, à Merville, dans le sud-ouest de la France, a réussi à pérenniser une propriété familiale vieille de trois siècles en se transformant en une immense chasse aux énigmes. En 1734, le marquis de Chalvet-Rochemonteix fait édifier à Merville, près de Toulouse, un somptueux château auquel il adjoint un jardin de buis géant dans le parc de 30 hectares. Féru d’architecture, il dessine lui-même le labyrinthe dans le but de composer des allées ombragées, grâce à des murs de buis hauts de 2,5 mètres, où il fait bon se balader malgré les grosses chaleurs. Charmant et bucolique, le labyrinthe a été classé Monument historique en 1987, avec le majestueux château à la façade de 50 mètres de long, puis labellisé « Jardin remarquable » en 2005. Mais les distinctions ne font pas la rentabilité et la famille du marquis, toujours propriétaire, peinait à trouver les fonds pour entretenir les lieux. « On stagnait à 3000 ou 4000 visiteurs par an, raconte Laurent de Beaumont, descendant du marquis. Nous nous sommes rendu compte que l’animation augmentait le nombre de visiteurs. L’idée nous est alors venue en entendant parler des labyrinthes éphémères à base de maïs », se souvient-il. Aujourd’hui, les visiteurs sont dix fois plus nombreux, ils sont 40 000 environ par an. « On arrive à équilibrer », explique l’héritier, tandis que, entre les haies de buis et sur les ronds-points en étoile, des
familles ou des groupes d’enfants tentent de trouver leur chemin. « Journal de bord » en main, petits et grands parcourent le labyrinthe à la recherche d’indices pour résoudre les énigmes, et ainsi obtenir les codes ou mots de passe permettant d’ouvrir les portes, murs d’eau et autres coffres à secrets. Le thème concerne «les grandes énigmes de l’Histoire de France » : « Trouve le nom de l’arrière-arrière-petit-fils de Dagobert Ier » ou « Quel est l’autre nom donné aux Cathares ? » figurent
parmi les questions posées. Chaque parcours réussi permet de décrocher le diplôme du « parfait enquêteur ». « On retrouve tout le monde. Ou presque », plaisante Laurent de Beaumont. ■