Stationnement : enterrer le problème ?
Durant des décennies, il a paru absolument normal que chacun dispose de sa propre voiture, si utile pour se déplacer confortablement, qu’il s’agisse de se rendre au bureau ou de partir en vacances avec sa petite famille.
L’image des cadres américains quittant tous ensemble leur petite villa proprette au volant de leur grande Buick, tandis que leur épouse leur adressait un tendre salut depuis le perron, enchantait les téléspectateurs européens. Peu à peu, on trouva même follement roman-tique les encombrements parisiens ou londoniens, qu’on considérait comme une réalité aussi incontournable qu’assez lointaine de Genève ou Lausanne. Puis, insensiblement, l’on dut se débarrasser de tous ces rails de tram qui gênaient la circulation, créer des routes plus larges, bâtir des parkings. Mais au fil des années, il devint évident que l’on avait fait – c’était le cas de le dire – fausse route.
Aujourd’hui, dans nos villes congestionnées, la place – ou l’absence de place – de la voiture individuelle, la plupart du temps avec un seul être humain à bord, est devenue un problème majeur. Fidèle à son principe de poser les mêmes questions à des personnalités fort différentes, IMMORAMA a pu constater que certains interlocuteurs préféraient ne pas répondre, ou alors pas tout de suite, ou encore déviaient l’impertinent intervieweur vers un terne service de presse. Dame ! Le sujet du parking, particulièrement celui des deux-roues, serait-il devenu tabou ? L’idée de supprimer des places de stationnement en surface relèverait-elle des « opérations spéciales » qu’on ne mène que nuitamment, en catimini ? Craint-on que les scootéristes cravatés se muent en « Hell’s Angels » si on tente de réguler le « stockage » de leurs engins, pense-t-on que le lobby cycliste détient des armes de destruction politique massives ? Fort heureusement, bon nombre de responsables concernés ont accepté de s’exprimer, avec des prises de position aussi claires que parfois étonnantes, démontrant qu’outre la question de la circulation en ville, celle de la gestion du stationnement méritait un débat franc et ouvert.
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