Remettons le jardin au cœur de la ville

La densification nécessaire des constructions (pour éviter le mitage du territoire et du paysage) a sans doute contribué à rappeler la nécessité corrélée de se soucier des espaces verts et autres jardins. Certains n’avaient-ils pas tendance à privilégier « l’utile » (le bâtiment que l’on peut occuper) au détriment du reste ? L’intérêt des promoteurs et des architectes pour leurs constructions était le plus souvent à la hauteur de leur désintérêt pour les espaces environnants, considérés comme une « chute », un reliquat inévitable du processus de construction, et pas comme un espace à aménager et à valoriser pour lui-même.

La densification nécessaire des constructions (pour éviter le mitage du territoire et du paysage) a sans doute contribué à rappeler la nécessité corrélée de se soucier des espaces verts et autres jardins. Certains n’avaient-ils pas tendance à privilégier « l’utile » (le bâtiment que l’on peut occuper) au détriment du reste ? L’intérêt des promoteurs et des architectes pour leurs constructions était le plus souvent à la hauteur de leur désintérêt pour les espaces environnants, considérés comme une « chute », un reliquat inévitable du processus de construction, et pas comme un espace à aménager et à valoriser pour lui-même.

Grâce au patient travail de certains urbanistes, d’architectes paysagistes de talent et de quelques hommes politiques, la tendance semble s’inverser. Nous sommes en train de redécouvrir qu’un espace public aménagé de façon esthétique ou originale apporte une plus-value à l’environnement et à la population, en termes de qualité de vie mais aussi, pourquoi pas, en termes d’attractivité touristique ou d’usage plus intense, ou simplement plus plaisant.

C’est cette résurgence d’une perception nouvelle, et plus ouverte à l’égard des jardins et des espaces paysagers, que nous avons voulu mettre en évidence et célébrer dans ce numéro. Les signes sont nombreux et multiples : de la préoccupation accrue pour la biodiversité aux projets de jardins urbains en toiture, en passant par les îles végétales sur le Léman ou les jardins thérapeutiques, sans oublier les diverses initiatives publiques de reverdissement, un mouvement puissant semble se mettre en marche. Tant mieux !

Un espace public aménagé de façon esthétique ou originale apporte une plus-value à l’environnement et à la population.

Au travers de notre tour du monde des jardins en pages 25 à 31, nous voulons aussi montrer que ces espaces libres, au coeur des villes, peuvent prendre des formes diverses : jardin historique, de sculptures, botanique, contemporain ou d’artiste. Il y en a au fond pour tous les goûts. Certains jardins ont été réaménagés, d’autres réinventés, d’autres encore sont nés d’une transformation urbaine comme la High Line à New York (ancienne ligne de chemin de fer désaffectée). Que ce soit dans le guide Les plus beaux jardins et parcs de Suisse édité par Patrimoine suisse (p. 16) ou dans notre tour du monde des jardins, ces nouvelles «merveilles du monde» sont des moyens de diffuser culture et savoir-faire, et de communiquer sur la politique environnementale d’une ville, d’un pays, comme à Singapour avec le site Gardens by the Bay par exemple.

Enfin, est-ce manquer de modestie que de rappeler que le Groupe SPG milite de longue date pour la valorisation des espaces extérieurs, avec une charte qui nous impose lors de chaque réalisation de traiter non seulement le bâti mais aussi, de façon systématique, l’espace environnant et d’identifier tout potentiel de végétalisation (ce qui a valu à l’une de nos réalisations issue d’un concours d’architecture paysagère d’être un des trois finalistes de l’European Garden Award), ou encore par notre collaboration avec l’hepia (Haute école du paysage, d’ingénierie et d’architecture de Genève*), visant à encourager chez les étudiants une lecture dynamique et pro-active de leur environnement et à faire d’eux des forces, ce qui sera une véritable plus-value qualitative lorsqu’ils exerceront leur métier.

*www.concoursspghepia.ch

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