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Tableau d’horreurs

Dans la catégorie « je pollue et je persiste », citons quelques exemples significatifs qui donnent la chair de poule et laissent à penser que nous avons perdu la raison. Négligence ou inconscience ? Les deux, mon capitaine. Notre maison brûle et à en croire le rapport du GIEC, il ne nous reste plus que dix-huit mois pour inverser la vapeur. Machine arrière toute !

ASIE CENTRALE – Le râle de la mer

Moribonde, la mer d’Aral n’est plus que l’ombre d’elle-même. Ses eaux abondantes et poissonneuses d’autrefois ont laissé place à un désert et à des bassins résiduels aux taux de salinité élevés. Gourmandes en eau et en pesticides, les cultures du coton et du riz entreprises dès le début du XXe ont quasiment vidé la quatrième plus vaste étendue lacustre du monde en quelques décennies. Disparition du biotope marin endémique, pollution du sol, cancers, forte mortalité infantile, maladies respiratoires, etc. Selon l’association Novastan, sa résurrection annoncée récemment est loin d’être une réalité si les pays d’Asie concernés ne prennent pas de mesures radicales.
Sources : Novastan.org, Wikipédia

LIBAN – Baignade a(mer)e

Colibacilles et métaux lourds sur la plage abandonnée aux eaux usées. Le chant des sirènes appelle pourtant à la baignade le long des 200 km de littoral méditerranéen libanais où touristes et locaux, charmés par tant de beauté, viennent s’ébrouer dans l’eau turquoise. Le rapport 2019 du Centre d’études marines du CNRS pointe huit plages polluées et quatre dans un état critique. En cause ? Traitements des déchets ménagers et industriels déficients, stations d’épuration défaillantes ou carrément inexistantes, bouches d’égout crachant leurs eaux sales non traitées en mer et dépotoirs côtiers sauvages entraînent inlassablement, malgré les efforts consentis, pollutions bactériologique et chimique.
Source : Lorientlejour. com

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Le cimetière des bateaux de la mer d’Aral à côté de l’ancienne ville portuaire de Moynak en Ouzbékistan

MONDE – La croisière ne s’amuse plus

Chers passagers, au programme sur notre magnifique paquebot : émissions de particules fines, acidification des océans, destruction des récifs coralliens, transport d’espèces invasives, pollution sonore et quelques autres réjouissances dont nous avons l’exclusivité ! Les chiffres sont à la mesure du gigantisme de ces palaces flottants : les 94 bateaux du leader mondial Carnival Corporation émettent plus d’oxyde de soufre que l’ensemble des 260 millions des voitures du parc européen ! Les grandes villes portuaires européennes suffoquent à chacune de leurs escales. Mauvaise nouvelle : une soixantaine de navires flambant neufs seront livrés à l’horizon 2021.
Sources : Association ambassade des océans ; ONG Transport et Environment ; Le Figaro.fr

ITALIE – L’éco-mafia se repaît de déchets

Depuis les années 1990, la Camorra fait de la gestion des déchets un juteux commerce. En toute illégalité bien sûr, elle n’hésite pas à enterrer pêle-mêle rebuts ménagers et toxiques industriels provenant du nord de l’Italie et d’autres pays, quand elle ne les incinère pas en pleine nature valant à la région de Naples, la Campanie, le cuisant surnom de « Terre des feux ». Laissant des territoires durablement impropres à la culture et favorisant les maladies. La pieuvre envoie même par le fond des cargos chargés de substances toxiques en Méditerranée. Ce commerce illicite et hautement délétère pour l’ensemble de la biodiversité a donné naissance à une branche mafieuse d’un nouveau genre : l’éco-mafia.
Sources : OPPEC mai 2019 ; article de Guido Palazzo professeur en éthique des affaires HEC Lausanne

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