Malley-Gare : la verte attitude

Premier projet romand à obtenir la certification « Site 2000 watts », le futur quartier de Malley-Gare sera stratégique au sein de l’agglomération Lausanne-Morges. Il comportera en son coeur tous les éléments visant une urbanisation de qualité.

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Certification « Site 2000 watts ». Le futur quartier Malley-Gare a été pensé dans sa durabilité.

Situé à cheval sur les communes de Prilly et de Renens, le site de Malley-Gare est la première pièce d’un puzzle plus vaste qui verra le secteur de Malley, totalisant 80 hectares, complètement transformé à l’horizon 2025. Le but avoué est de redéfinir cette friche industrielle en un morceau de ville à la pointe du développement durable. Le pari est ambitieux, mais il semble se concrétiser au fil des mois. Jean-Philippe Schmidt, porte-parole des CFF, ne tarit pas d’éloges sur le projet : « Dans l’imaginaire des habitants de l’Ouest lausannois, la plaine de Malley présente un fort caractère industriel, marquée notamment par son emblème, le gazomètre construit en 1908. Mais cette friche a peu à peu, et depuis quarante ans déjà, entamé sa reconversion par l’implantation ponctuelle d’activités culturelles, sportives et de loisirs.

Des mesures visent la récupération des eaux pluviales, des toitures végétalisées, l’optimisation des densités bâties.

Mobilité idéale

Ce secteur bénéficie d’une situation exceptionnelle. Sa desserte est remarquable tant en transport public avec notamment la présence de la halte CFF qu’en ce qui concerne l’accessibilité routière. Parallèlement, l’Ouest lausannois connaît un très fort développement. Les besoins en logement y sont particulièrement importants. » Il fallait donc complètement redéfinir le quartier, faire converger les intérêts des différentes parties prenantes (la Ville de Lausanne et les CFF, propriétaires du sol, ainsi que les communes de Prilly et de Renens), tout en accordant une place de choix aux questions énergétiques. Dans cette optique, les autorités communales ont entamé des démarches pour obtenir le graal de tout projet durable, le label « Site 2000 watts ». Pour Tinetta Maystre, municipale de Renens en charge du projet, c’est la satisfaction qui l’emporte : « Nous visons une très haute qualité urbaine de durabilité, nous souhaitons être exemplaires. Ce site stratégique et emblématique nous a permis d’obtenir une certification essentielle. » Un enthousiasme nuancé par Matthieu Chenal, porte-parole de l’association Cité de l’énergie, qui délivre le label : « C’est encore un projet en phase de développement. Quand il sera terminé, nous ferons un audit afin de déterminer s’il mérite toujours cette reconnaissance. Notre philosophie consiste à inciter les promoteurs à prendre en considération les critères énergétiques et de mobilité en amont de la construction. Neuf projets en Suisse alémanique l’ont
également obtenu en développement, mais encore aucun en exploitation. Je reste cependant très optimiste en ce qui concerne le projet Malley-Gare, car nous remarquons une forte envie de la part de tous les acteurs de se positionner en faveur du développement durable et donc de concrétiser les bonnes intentions initiales. Au fil des mois, nous nous rendons aussi compte que le label «Site 2000 watts» s’affirme comme un incontournable, il permet de valoriser toute nouvelle construction. Cela nous réjouit. »

Mesures exemplaires

Malgré le côté provisoire de la certification, le projet urbanistique de Malley-Gare, qui s’étend sur 16 000 m2, reste un modèle unique en Suisse romande. Des mesures visant la récupération des eaux pluviales, des toitures végétalisées, l’optimisation des densités bâties sont autant de critères d’exemplarité qui permettent d’imaginer la ville de demain. En matière de mobilité, les efforts consentis sont également très importants. Afin de limiter la génération de trafic individuel, le stationnement automobile sera limité. Dans le même temps, plus de 500 places pour les vélos sont envisagées. Les espaces publics seront libérés de l’emprise des voitures et permettront de générer des cheminements de circulation piétonne et de rencontre en lien étroit avec les rez-de-chaussée dont l’affectation principalement commerciale sera une source d’animation. « Malley-Gare a une vocation régionale, précise Ariane Widmer, cheffe du bureau du Schéma Directeur de l’Ouest lausannois (SDOL). Tous les transports publics seront disponibles pour les futurs habitants : le tram, le métro, le RER, sans oublier les bus. » Côté agenda, les premières pierres devraient être posées en 2017. D’ici à 2021, il est prévu de créer environ 200 logements et 32 000 m2 de surfaces de bureaux et de locaux destinés à la restauration et à la vente de détail. Les divers intervenants sur le projet s’accordent à dire qu’il faudra attendre 2025 pour découvrir le nouveau visage du quartier de Malley. ■