Le vélo électrique trace sa route

Avec les Pays-Bas, l’Allemagne est LE pays européen du deux-roues : 72 millions de bicyclettes roulent entre les mains de 80 millions d’habitants. Contrairement à la voiture électrique, le vélo « branché » devient un succès de masse.

Pas besoin de permis ou d’immatriculation spéciale pour utiliser ce système qui n’est plus seulement l’apanage des plus âgés. La gamme des 2500 modèles disponibles sur le marché s’élargit aussi aux vélos pour enfant.

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« Petites reines ». Les Allemands raffolent du vélo à assistance électrique (VAE).

Véhicule de substitution

D’un produit de niche, le e-bike se popularise pour les modèles de ville (38 % des ventes), comme pour les VTC destinés à la montagne (36 %). Pour les randonnées vallonnées, les fanas de treks investissent d’ailleurs davantage : l’équivalent de 4200 francs suisses par achat, selon une étude du site spécialisé e-bike-finder.com. Un chiffre en plein boom avec des projections florissantes : d’ici à 2025, un vélo sur trois vendu en Allemagne sera équipé d’une batterie ou d’un moteur. Avec la préoccupation écologique qui bouleverse les habitudes, l’achat d’un vélo électrique entre même en concurrence avec l’acquisition d’une deuxième voiture. Les modèles les plus rapides peuvent monter jusqu’à 45 km/h et représentent donc une véritable alternative pour les gens qui ont des trajets quotidiens de 5 à 30 kilomètres. Selon Anja Smetanin de l’association pro-vélo Verkehrsclub Deutschland : « C’est un véhicule de substitution idéal pour ceux qui souhaitent faire de l’exercice au quotidien. Pour les gens les plus sportifs qui font de longs trajets pour aller au travail, ce moyen de transport devrait être encouragé par l’État. » Le lobby de la bicyclette milite donc pour une prime à l’achat de 500 euros et pour la création de voies rapides sur les pistes cyclables.

Le lobby de la bicyclette milite pour une prime à l’achat de 500 euros.

Le vélo connecté fuse

Deux cents ans après son invention sur les bords du Rhin, le vélo enclenche la vitesse supérieure. Du modèle de « draisienne » que le baron Drais fit rouler pour la première fois à l’été 1817 à Mannheim, le deux-roues moderne conserve encore beaucoup de caractéristiques. À l’exception des vitesses et de la surcharge pondérale, considérablement allégée grâce aux matériaux mo-dernes, du titane au carbone. Le deux-roues rejoint la gamme des véhicules connectés, avec un boom déjà annoncé « dans deux ans », selon les pronostics de l’association des industries du deux-roues (ZIV). Certains modèles, à des prix prohibitifs, existent déjà, mais les développeurs travaillent d’arrache-pied dans trois domaines pour ne pas rater le virage : la sécurité, la santé et la mesure des performances. L’idée première est que l’acheteur investisse dans un meilleur vélo sans avoir la crainte du vol, grâce à des puces de géolocalisation dissimulées dans le cadre ou un cadenas verrouillable via un smartphone. Les fonctionnalités de ce vélo seront infiniment variées, de l’allumage de la lumière au freinage à l’appel d’urgence automatique en cas de chute. Reste un défi technique de taille à résoudre : l’alimentation en énergie. Une dynamo spéciale ou un vélo électrique sont incontournables pour couvrir les besoins énergivores du bluetooth ou du GPS…

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