Le « serpent des arbres » au Cap, Afrique du Sud

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Sur le flanc est de la Montagne de la Table, un serpent pas comme les autres ondule au-dessus de la flore verdoyante du jardin botanique de Kirstenbosch. Le pas hésitant, un garçon s’avance doucement vers ce serpent que le berg wind, un vent chaud qui souffle pendant l’hiver austral, fait tanguer délicatement. Pas à pas, une canopée d’arbres centenaires se révèle devant lui – à l’est, l’arboretum, le fynbos et la forêt montagnarde où s’effilochent des nuages vaporeux ; à l’ouest, les gratte-ciel qui bordent la baie du Cap. L’enfant se retourne : « Papa, on est où ? » « On est sur le Boomslang, on marche sur la cime des arbres ! » lui répond celui-ci. Contrairement à ce que son nom indique, le boomslang (« serpent des arbres », en afrikaans) n’est pas dangereux. C’est une passerelle de bois et de fer qui a été installée en 2013 pour fêter le centenaire de ce jardin botanique mondialement connu pour la richesse de sa flore. Sur plus de 130 mètres, les visiteurs déambulent au-dessus et le long des cimes de plus de 450 espèces d’arbres d’Afrique australe, et surplombent à une dizaine de mètres de hauteur des pelouses manucurées où grands-parents, parents et enfants s’installent pour pique-niquer. Kirstenbosch a été le premier jardin au monde, à sa création en 1913, à dédier ses efforts de conservation à la flore d’un pays. Le jardin, inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO en 2004, s’étend sur 528 hec-tares, dont 36 de jardins aménagés où plus de 7000 plantes, certaines rares et menacées, sont soigneusement protégées. La protea, emblème de l’équipe nationale de cricket de l’Afrique du Sud, y figure en première place lorsque ses différentes variétés fleurissent tout au long de l’hiver. Le reste du jardin s’épanouit à l’état naturel jusque dans le Parc national de la Montagne de la Table. L’absence de barrières permet aux visiteurs les plus aventureux de partir pour une randonnée de plusieurs heures à travers une végétation dense et d’emprunter la Skeleton Gorge (Gorge du Squelette) qui les amènera à plus de 1000 mètres d’altitude. Là, ils pourront à nouveau contempler la nature, entre ciel et terre. ■