Lausanne rêve d’un centre culturel XXL
Prévu pour être implanté d’ici 2016 sur une friche industrielle de la gare de Lausanne, le futur Musée cantonal des Beaux-Arts fera entrer la capitale vaudoise dans le cercle fermé des grandes institutions culturelles européennes.
Lausanne bouge. Réhabilitation de la friche industrielle du Flon, mise en service du métro sans conducteur M2, construction de nombreux écoquartiers, ambitieux programme de développement urbanistique avec le projet Métamorphose et bientôt… un nouvel espace culturel ! Baptisé « Plate-forme pôle muséal », ce nouveau projet permettra de regrouper sur un site unique le Musée cantonal des Beaux-Arts (mcb-a) de Lausanne, le Musée de design et d’arts appliqués contemporains, le Musée de la photographie de l’Elysée ainsi que les collections de la Fondation Toms Pauli (www.polemuseal.com). Réunis au même endroit, ces lieux emblématiques de la capitale vaudoise formeront un espace artistique unique, qui permettra à Lausanne d’intégrer le réseau des grandes institutions culturelles européennes. La halle CFF des locomotives de Lausanne – une parcelle de 22 000 m2 située à côté de la gare, en plein centre-ville – a été choisie pour accueillir le futur centre culturel. Le coût du bâtiment destiné à abriter le musée est évalué à 75 millions de francs, dont le financement sera réparti de la manière suivante : 40 millions devraient être pris en charge par l’Etat de Vaud, 5 par la Ville de Lausanne et 30 par des mécènes. Si tout se déroule comme prévu, le bâtiment pourrait être inauguré en 2016.
Architecture contemporaine dans un écrin industriel
Intitulé « Bleu », le projet des architectes catalans Barozzi/Veiga, premiers du concours organisé en 2011 parmi 136 candidats, répond aux exigences d’un musée, tout en gardant une relation forte avec l’histoire du lieu. Il en résulte un édifice sur lequel se démarquent deux éléments soigneusement choisis pour témoigner de la préexistence de la halle datant de 1911 et de son passé industriel. Tout d’abord, la façade pignon de la nef centrale, caractérisée par sa géométrie et sa grande fenêtre visible depuis les voies. Ensuite, la façade d’une des nefs latérales où se distinguent les portes de l’ancien dépôt des locomotives. Le projet apporte ainsi un lien émotionnel et symbolique avec le bâti-ment historique, en conservant ses éléments les plus caractéristiques.
La répartition des différents espaces dans l’édifice est simple. Le sous-sol accueille les zones techniques, alors que le rez-de-chaussée comprend les parties publiques : auditoires, librairie, cafétéria et ateliers de médiation. Les espaces muséaux sont disposés de part et d’autre du hall principal, aux deux étages supérieurs : à l’ouest, la collection permanente et à l’est, l’exposition temporaire. Le bâtiment qui accueillera le futur mcb-a a été prévu pour fonctionner avec peu de fenêtres. Celles-ci seront principalement disposées sur la façade nord, à l’opposé des voies et donnant sur une place publique. La conception répond à la fois aux exigences d’un musée (stabilité du climat, protection des œuvres, sécurité) et à l’environnement de la gare. Le principe de base est une enveloppe très performante thermiquement, aussi bien en hiver qu’en été, qui permettront de répondre aux exigences du label Minergie P-ECO.