Interview de Guillaume Barazzone
D’ici à 2020, 200 arbres supplémentaires en ville.
-Quelles sont les étapes de la politique de (re)verdissement menée en ville de Genève et quel bilan en tirer ?
Guillaume Barazzone – Depuis mon arrivée au Conseil administratif, j’ai mis en place une politique de végétalisation de la ville qui répond à trois objectifs principaux. D’abord, améliorer la vie dans les quartiers très denses, souvent bétonnés, où les habitants n’ont pas forcément la chance de disposer d’un parc à proximité. Le deuxième objectif est écologique. Les végétaux en milieu urbain sont utiles pour lutter contre la pollution, car ils fixent les particules fines. Des études montrent aussi, qu’en ville, les plantes permettent d’atténuer les effets du réchauffement climatique. Enfin, le dernier objectif est esthétique. La végétalisation permet d’embellir la cité, ce qui contribue à la valorisation de l’ensemble du domaine public. Avec le Service des espaces verts (SEVE), nous travaillons sur quatre axes pour végétaliser la ville : la plantation d’arbres, le fleurissement et la rénovation des pieds d’arbres existants, la transformation de surfaces bétonnées en surfaces végétales et la pose de bacs dans des secteurs où la plantation en pleine terre n’est pas possible. Sur le terrain, les résultats sont déjà visibles. Entre 2014 et 2015, 150 arbres ont été plantés, près de 140 entourages ont été rénovés et fleuris et 1500 m2 de surfaces bétonnées ont été transformés en surface végétale, à l’instar de ce qui a été fait au rond-point des Charmilles.
– La volonté politique et les moyens sont-ils garantis à long terme en période de difficultés économiques?
– Le Conseil municipal de la Ville a récemment approuvé notre stratégie de végétalisation en votant une enveloppe de 6,4 millions. D’ici à 2020, près de 200 arbres seront plantés dans des quartiers très urbanisés, 160 pieds d’arbres seront rénovés, 100 bacs seront installés et 1200 m2 de surfaces seront végétalisés, comme à la rue de Carouge ou à la route de Florissant par exemple… En tant que maire et en tant que conseiller administratif, je tiens beaucoup à la réalisation de ces projets, qui apportent une vraie plus-value aux habitants.
– La ville écologique de demain est-elle une utopie ?
– Tout dépend de notre définition de l’écologie. Je pense que les initiatives comme les fermes urbaines, les toitures végétalisées, le développement de la biodiversité en ville ou la mise en place de techniques d’entretien des espaces verts sans produits chimiques répondent à une attente forte de la population. Dans ces domaines, notre ville a déjà commencé sa mue. Nous devons aussi travailler avec le canton à l’amélioration de notre tri des déchets. Les déchets de cuisine, par exemple, doivent être mieux recyclés. Une campagne a été lancée à ce sujet et des poubelles gratuites ont été distribuées aux habitants. Malgré tous ces efforts, la ville 100% écologique et sans émissions de CO2 relève aujourd’hui du slogan. Nous avons encore beaucoup d’actions à entreprendre avant d’en arriver là…