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Du vert et de ses nuances

Un instant, à l’échelle du siècle, les écologistes sont apparus comme de gentils originaux, flottant entre les nuages de Woodstock et les sandales du premier d’entre eux qui eût de vraies prétentions politiques, René Dumont. Bien vite cependant, le mouvement commença à prendre de l’ampleur, parfois violent au Japon et dans les contrées germanophones, souvent grossi de courants trotskistes ou marxistes en France ou en Suisse romande. Les écologistes – vites repeints en « Verts » – prirent du galon, donc de la place sur l’échiquier politique.

Aujourd’hui, tous les partis, tous les gouvernements, toutes les entreprises sacrifient au rite du développement durable, dont on ne retient généralement que le volet environnemental. Tandis qu’on se méfie de plus en plus de la nourriture industrielle et de l’automobile, chacun aspire à davantage de santé et de sécurité et les villes polluées, bruyantes et vouées au transport individuel partent à la recherche de verdure, de contact humain et de gestion avisée des énergies disponibles. Venue des Etats-Unis (mais par bateau distinct de celui des McDonald’s et des cornflakes au sucre), la mode des labels s’est vite répandue. Le « NF » français et l’arbalète helvétique, autrefois cotés et symboles de qualité, ont laissé place à des estampilles écologiquement correctes, du « no animal testing » à Minergie, en passant par éco-emballages et ISO. Est-on allé trop loin ? Les « maisons bouteilles thermos » dénoncées par d’aucuns offrent-elles un vrai confort ou un enfermement ? Les toitures, façades, espaces urbains verts tiennent-ils leurs promesses ? C’est ce que nous avons voulu savoir.