Dans la jungle des labels
Minergie, BREEAM, LEED, DGNB : de nombreux labels sont apparus dans la construction durable ces dernières années. Mais comment s’y retrouver ?
Selon l’Office fédéral de l’énergie (OFEN), les bâtiments représentent environ 40 % de la consommation d’énergie du pays et près de 1,5 million de bâtiments nécessitent d’être rénovés. D’où l’importance d’avoir des normes de construction en matière de durabilité et d’économie d’énergie. Cependant, parmi les nombreux labels disponibles actuellement sur le marché, il n’existe pas de norme unifiée de construction en matière de durabilité. Aujourd’hui, en Suisse, plus de 30 000 bâtiments sont certifiés Minergie, dont environ
1 000 Minergie-Eco, le label le plus exigeant en matière de durabilité. Au niveau mondial, 72 000 bâtiments détiennent à ce jour le label LEED américain, 425 000 le label BREEAM britannique et 1 200 le label DGNB allemand. Mais comment se retrouver dans cette jungle de labels ? Petit rappel historique. Le premier label international, le BREEAM, a été introduit en 1990 en Grande-Bretagne. C’est le plus ancien des systèmes d’évaluation des incidences environnementales des bâtiments. Il était prévu au départ pour l’évaluation de la durabilité des immeubles commerciaux. Depuis 2000, le nombre de labels n’a cessé de croître dans le monde entier. Parmi ceux-ci, on peut mentionner le HQE (1996) en France, le CASBEE (2001) au Japon ou le Green Star (2003) en Australie et en Afrique du Sud. Par ailleurs, un label lancé en 1998 aux Etats-Unis, le LEED, établit un classement selon le degré de durabilité des bâtiments. Le LEED et le BREEAM comptent aujourd’hui parmi les certifications de durabilité les plus connues sur le plan international.
Le choix du label dépend des motivations des propriétaires et de leurs intentions architecturales.
En Suisse
La majeure partie des labels et des instruments d’évaluation est basée sur la recommandation SIA 112/1, laquelle vise à réunir des critères d’évaluation des prestations architecturales liées aux objets dans trois domaines de durabilité: la société, l’économie et l’environnement. En Suisse, le label Minergie domine clairement en termes de notoriété, mais il est également utilisé dans d’autres pays. Le label BREEAM a déjà atteint une forte pénétration du marché, alors que le label LEED, sans doute le plus connu sur la scène internationale, ne possède encore qu’une présence relativement modeste chez nous. Mais les entreprises d’envergure mondiale choisissent souvent LEED pour des raisons marketing, de sorte que la marque a atteint un degré élevé de notoriété internationale. En 2010, la première certification LEED a été effectuée en Suisse par l’« International Union of Conservation », une organisation environnementale américaine opérant sur le plan international. Le plus haut bâtiment de Suisse, la Prime Tower de Zurich, a obtenu le LEED Gold ainsi que le label Minergie. De nombreuses méthodes d’évaluation se sont implantées en Suisse, mais on reste très loin d’un système homogène et uniformisé. Le choix du label dépend des motivations des propriétaires et de leurs intentions architecturales. Il est donc important qu’ils examinent et comparent avec soin les certifications possibles par rapport au bénéfice attendu. D’autant qu’il faut s’attendre à des frais de certification oscillant entre 500 et 50 000 francs par immeuble selon les labels choisis.