Cornerstone Gardens en Californie : la symbiose du naturel et de l’artificiel

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À la frontière entre l’art, l’architecture et la nature, les jardins de Cornerstone rendent hommage à des artistes méconnus : les paysagistes. Situé à 45 minutes de route au nord de San Francisco (Californie), cet espace hors du commun est constitué d’une vingtaine de jardins, réalisés par autant d’artistes, locaux et internationaux. Chacun a eu carte blanche pour « inventer, façonner et concevoir des jardins magnifiques et enchanteurs qui inspirent les spectateurs d’un point de vue intellectuel, émotionnel et esthétique », selon le cahier des charges. On doit le concept à Chris Hougie et Teresa Raffo, qui se sont inspirés du Festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire en France pour créer cet espace. Sur près de 4 hectares, les Cornerstone Gardens offrent ainsi toute une variété d’installations conceptuelles, de sculptures et de galeries en plein air. Les projets révèlent le contraste entre le naturel et l’artificiel, qui se complètent plus qu’ils ne s’opposent. Le champ de marguerites de l’artiste Ken Smith en est un bon exemple : ses fleurs en plastique ne sont autres que de petits moulins à vent et ils tournent à plein régime dans la brise du nord de la Californie. Plus loin, les nuages artificiels d’Andy Cao et Xavier Perrot projettent leurs ombres sur la terre désertique. Ils sont constitués de poteaux coiffés d’un maillage de fils de fer, d’où pendent des pierres transparentes figurant des gouttes de pluie. Rien d’étonnant à ce que les enfants plébiscitent ces jardins, qui font la part belle à des oeuvres lyriques et féeriques. Une chaise de jardin bleue aux dimensions gigantesques est rapidement devenue l’attraction préférée des visiteurs. Ces derniers sont invités à s’approprier les lieux, la visite est d’ailleurs gratuite. Dans le « Jardin des voeux », ils peuvent ainsi écrire un souhait sur un morceau d’adhésif qu’ils fixent ensuite à une charpente circulaire en métal. « Chaque voeu individuel devient alors une portion d’un rêve collectif », commente le paysagiste Mark Rios. D’ici à quelques mois, son espace sera probablement confié à un autre artisan, faisant ainsi des Cornerstone Gardens des jardins évolutifs. ■