Un prix qui met les jeunes à l’honneur

Le prix Evariste-Mertens favorise l’accès au mandat pour les jeunes architectes-paysagistes. Les lauréats de l’édition 2016 aménageront une place dans la commune de Rapperswil-Jona à Saint-Gall.

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Jacobus Macco et Lisa Trojano, les lauréats du prix Evariste-Mertens 2016.

Décrocher la réalisation d’un jardin ou d’un espace public à moins de 35 ans ? Une mission presque impossible pour de jeunes architectes-paysagistes fraîchement installés. Le manque d’expérience et de références de projets déjà réalisés entrave l’accès à la commande, publique ou privée. Surtout lorsque celle-ci est d’une certaine ampleur et lancée sous la forme d’un appel d’offres. La procédure de concours, une autre manière de décrocher du travail pour les bureaux d’architecture du paysage, est une institution très courue en Suisse car ouverte à tous. Elle met sur un pied d’égalité jeunes structures et agences confirmées. Le concours de projets régi par la norme 142 de la Société des ingénieurs et architectes (SIA) attire des agences de paysage de toute l’Europe et rend la compétition et les moyens à mettre en oeuvre pour y participer toujours plus ardus.

Moins de 35 ans

Décerné par la Fédération suisse des architectes-paysagistes (FSAP), le prix Evariste-Mertens entend corriger cette situation en proposant un concours de paysage exclusivement réservé aux moins de 35 ans. Tous les deux ans, les organisateurs cherchent un partenaire, désireux de mettre un site à disposition, financer une partie de l’opération, tout en s’engageant à réaliser le projet lauréat avec ses auteurs. Cette année, c’est la commune de Rapperswil-Jona dans le canton de Saint-Gall qui a soumis le futur parc Grünfels aux idées des jeunes paysagistes. Et c’est justement à ces jeunes professionnels, domiciliés en Suisse et diplômés d’une des deux écoles de paysage du pays (Genève ou Rapperswil) ou d’une autre académie reconnue, que s’adresse le défi. Hormis le critère de l’âge limite pour participer, le contexte du concours est allégé par rapport à un concours « normal ». Par le choix du site et le programme en premier lieu, moins complexes que les problématiques soumises au concours ordinaire. Par les critères de jugement pour désigner le lauréat et les primés en second lieu, qui s’attachent d’abord à l’attitude du candidat envers son site, le potentiel et la justesse de sa proposition. Un parti simple et clair fait souvent la différence parmi les projets candidats, déposés sous le couvert de l’anonymat, levé après la désignation du lauréat. Le jury, composé des représentants du maître d’ouvrage et d’experts professionnels, compte aussi les gagnants de l’édition précédente. Pour l’institution partenaire, les coûts de la procédure sont allégés, grâce à une rémunération réduite des différents participants.

Un parmi dix-huit projets

Pour les jeunes architectes-paysagistes, le cadre est idéal pour tester leurs aptitudes en grandeur réelle. Et autant que possible en équipe pluridisciplinaire selon les enjeux du programme. L’édition 2016, qui a remis son prix en novembre, a porté sur l’aménagement du nouveau parc Grünfels à Rapperswil-Jona, un ancien domaine avec une forte composante végétale. Choisi parmi 18 propositions, le projet lauréat, signé Lisa Trojano et Jacobus Macco, présente un parti simple et clair : un grand espace laissé ouvert en prairie et pelouse, planté de quelques bouquets d’arbres, qui concentre les secteurs plus équipés, en tables, bancs, bassin, sur les bords du parc. Sa réalisation doit attendre la validation du crédit nécessaire aux travaux.

 

Les critères principaux : potentiel et justesse de la proposition.

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Urbanisme