Une façade tout en reflets
Sur la route de Chêne, à Genève, le siège social de la SPG se pare désormais de nouvelles façades en verre et arbore une identité forte. Avec ses deux étages supplémentaires sommés d’une terrasse panoramique, le bâtiment ne passe pas inaperçu dans le paysage urbain genevois.
Orchestrée par SPG Asset Development, département spécialisé dirigé par Dominique Bakis-Métoudi, la renaissance de l’immeuble des années 80 tient toutes ses promesses. Grâce à son expérience dans plusieurs opérations de pilotage, de promotions et de rénovations de projets immobiliers majeurs, l’équipe de SPG Asset Development montre une fois encore, son vif intérêt pour les travaux impliquant des restaurations d’immeubles conformes aux règles du développement durable. Ce chantier, au sein d’un site occupé, a nécessité une planification rigoureuse comportant plusieurs étapes. L’analyse du bâtiment procure un plaisir visuel tant l’architecture cinétique créée par Giovanni Vaccarini est surprenante. L’architecte explique avoir recouru à « un système simple capable de susciter une multitude de visions, internes comme externes ». Entre les reflets colorés du ciel et les images plus abstraites que provoquent les brise-soleil, les façades se transforment au fil du cheminement autour du bâtiment. Les lignes épurées de l’immeuble dissimulent une rénovation plus complexe qu’il n’y paraît. Bien entendu, la qualité des espaces de travail a été prépondérante et la distribution des bureaux a donc été revue. La géométrie des modules préfabriqués qui composent les façades correspond à un système de montage flexible, directement lié à l’agencement de chaque niveau. Par conséquent, tous les étages bénéficient d’une forte augmentation des surfaces vitrées, ce qui induit un gain appréciable d’éclairage naturel. La domotique permet un réglage automatique de la lumière et assure un niveau optimal de clarté.
L’architecte a recouru à un système simple capable de susciter une multitude de visions, internes comme externes.
Un maillage complexe
L’une des exigences du projet faisait appel à une protection solaire qui ne compromette pas la vue sur l’environnement ; ce fragile équilibre a été obtenu en partie grâce à un verre feuilleté. Les façades se composent d’un triple vitrage à haut rendement d’isolation ainsi que d’un simple vitrage pourvu de fentes de ventilation combinées à des stores vénitiens (micro) perforés. Les performances acoustiques et thermiques ont aussi été améliorées. L’ensemble du système de la façade occupe une épaisseur comprise entre 40 et 80 cm, selon l’architecte. A l’extérieur, des brise-soleil en verre sont disposés verticalement et sont fixés à l’aide d’étriers en aluminium. Chaque brise-soleil, doté d’une sérigraphie originale, est habillé d’une myriade de petits points visibles à l’oeil nu. Selon Giovanni Vaccarini, ces pointillés reproduisent une « nébuleuse » ; d’une part, ils participent au renforcement de l’effet de protection solaire et, d’autre part, à l’adaptation aux différentes conditions d’éclairage de la journée comme de la nuit. En ce qui concerne la nouvelle consommation du bâtiment, un premier bilan énergétique relatif aux huit dernières années est sans équivoque. Réalisée par Guillaume Ferraris, responsable Environnement de la SPG, cette analyse pointue révèle que d’importants progrès ont été faits aussi bien en matière de consommation de chaleur que d’électricité. Le bâtiment montre en effet une chute de son indice de chaleur (IDC) de 800 MJ/m2 pour la saison 2011-2012 8avant travaux), à moins de 300 MJ/m2 pour la saison 2014-2015. Ces économies représentent un gain de 60 % d’économie par mètre carré chauffé ; elles sont à mettre au bénéfice de la nouvelle enveloppe thermique et des installations techniques. En outre, une diminution de la consommation d’électricité de 50 % a été observée entre les périodes allant de 2008 à 2011 et de 2012 à 2015. Si l’on prend en compte l’évolution des coûts d’électricité, cela représente une économie annuelle d’environ 30 % des frais, obtenue notamment grâce au remplacement progressif des postes d’éclairage par des systèmes plus performants. Ainsi, la totalité des économies sur les frais de fonctionnement concernant la chaleur comme l’électricité représente environ 60’000 fr./an.
Programmé pour la fin du mois de mars, l’achèvement des travaux permettra au bâtiment d’être conforme aux normes Minergie. Dès lors, on peut affirmer que le nouveau siège de la SPG est un exemple de construction durable pour Genève. Giovanni Vaccarini rappelle que l’architecture modifie constamment l’environnement dans lequel nous vivons et que son approche durable est essentielle.