Tel-Aviv, à la pointe de l’intelligence

Israël s’est placé en quelques années seulement parmi les pays les plus créatifs dans le développement des Smart Cities. En 2014, Tel-Aviv a été la première ville à recevoir le World Smart City Award.

La capitale économique d’Israël était ainsi récompensée pour la mise en place de la carte DigiTel qui permet à tout habitant de Tel-Aviv de payer ses impôts, d’inscrire ses enfants à l’école, de régler la cantine scolaire, de s’acquitter de ses amendes ou de déposer une demande de permis de construire directement depuis un smartphone. La municipalité a développé un réseau wifi gratuit sur tout le territoire dont elle est responsable. La Ville et ses citoyens dialoguent directement, sans médiation humaine et tout le monde semble s’en porter beaucoup mieux. Les administrés peuvent ainsi signaler les dysfonctionnements et les dégradations qui leur posent problème. Mais « l’intelligence » de Tel-Aviv ne lui sert pas seulement à gérer des conflits, le règlement des factures et des problèmes administratifs. Grâce à la masse de données personnelles recueillies, l’offre culturelle est optimisée par l’envoi de propositions de sorties ou d’activités parfaitement ciblées en fonction de l’âge, des goûts et de la géolocalisation de chaque abonné dans la ville. La municipalité de Tel-Aviv a favorisé la digitalisation de la cité en offrant un accès libre aux données. Élus et techniciens municipaux favorisent l’esprit créatif des 1450 start-up privées qui tentent de trouver l’idée géniale qui leur permettra de devenir riches et célèbres.

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Tel-Aviv. Afin d’accélérer la digitalisation de la cité, la municipalité offre un accès libre aux données.

À l’assaut des nouvelles technologies

C’est à l’armée que les futurs créateurs d’entreprises high-tech apprennent à travailler dur et à penser en dehors des cadres convenus. À 18 ans, tous les jeunes Israéliens deviennent soldats et officiers d’une armée, qui compense la faiblesse numérique de ses effectifs par la technologisation extrême du champ de bataille et l’obligation de trouver sans délai des solutions originales à des situations critiques. Les unités d’élite de Tsahal sont de véritables pépinières d’entrepreneurs, qui organisent la réussite de leurs sociétés comme ils partiraient à l’assaut d’une position ennemie, en faisant preuve d’imagination et de beaucoup de culot, cette fameuse « chutzpah » israélienne. C’est également pendant les années qu’ils passent sous l’uniforme vert olive de leur armée que les jeunes Israéliens tissent un réseau de relations avec les futurs banquiers d’affaires, scientifiques, juristes, hommes politiques et hauts fonctionnaires qui les aideront à faire décoller leur start-up.

Israël : le pays investit 4,3 % de son PIB dans la recherche et le développement.

Des villes idéales

L’urbanisation accélérée de la population mondiale va provoquer des investissements fantastiques dans la création de villes plus sûres, mieux gérées, moins voraces en ressources naturelles et moins productrices de déchets. D’ici à la fin de cette décennie, la création des Smart Cities va devenir la première activité industrielle high-tech du siècle. En 2030, 40 trillions de dollars auront été investis dans le monde dans la construction de nouvelles villes ou l’amélioration des infrastructures urbaines plus anciennes. Une part non négligeable de cette somme fabuleuse – de l’ordre de 3 % – sera consacrée à l’intelligence des villes. Les start-up israéliennes ont bien l’intention de se tailler la part du lion de ce pactole. Déjà, de mirifiques contrats ont été signés avec la Chine et le Brésil, mais il en faudra beaucoup pour satisfaire les ambitions israéliennes. Zé Chutspah ! Quel culot !