Se former à l’énergie un défi de taille

La question de l'énergie a pris une place centrale clans nos sociétés industrialisées. Pour répondre au mieux aux besoins, une formation pointue et innovante en management de l'énergie a vu le jour voilà juste un an.

Comment réduire la consommation énergétique alors que les besoins de nos sociétés ne cessent d’augmenter? Comment mieux gérer cette ressource devenue précieuse? Son approvisionnement depuis la source est-il suffisamment sécurisé? Autant de questions qui montrent combien, en quelques années, la question de l’énergie s’est complexifiée, mais est également devenue une priorité pour la cité comme pour ses citoyens.
Pour apporter des réponses, mais aussi anticiper les besoins, il est indispensable d’acquérir de nouvelles compétences. Et c’est ce que propose depuis un an l’Université de Genève, par l’intermédiaire de son Institut des Sciences de l’Environnement, en mettant sur pied unie formation pointue et innovante, le CAS en Management de l’énergie.
L’enseignement s’appuie sur les interventions d’experts auxquelles viennent se greffer divers travaux pratiques de groupe. Un certificat de formation continue est remis aux lauréats et vient clôturer ces neuf mois de formation, déclinés en six mois d’apprentissage, de janvier à juin, suivis de trois mois destinés à l’élaboration d’un travail de fin d’études.

La prise en compte du contexte humain et organisationnel et la méthodologie du management de l'énergie leur faisaient défaut.

Besoin de méthode

Dans sa thèse de doctorat, Catherine Cooremans, codirectrice et coordinatrice au sein de cette formation, avait mis en lumière la nécessité de former des professionnels au management de l’énergie. « Jusqu’à maintenant, les ingénieurs pour la plupart étaient très bien formés techniquement à mesurer l’énergie et à comprendre à quoi elle était utilisée, explique la codirectrice, mais la prise en compte du contexte humain et organisationnel et la méthodologie du management de l’énergie leur faisaient défaut. Or ces deux éléments qui font réellement partie d’une démarche en management sont devenus tout aussi importants que les questions techniques. » La formation se concentre donc autour de deux fondamentaux: enseigner la méthodologie et les concepts de la nouvelle norme ISO 50001 et prendre en compte de façon intégrée trois approches: organisationnelle (ou managériale), humaine et technique. Cela implique que tout sujet doit toujours être abordé selon ces trois angles.

Profils techniques ciblés

Autour de ces deux axes prioritaires de la formation s’organisent six modules, basés sur des thèmes tels que Évaluation de la performance énergétique et son plan d’action (Module 3) ou les Approches stratégiques et financières des projets en efficacité énergétique et nouvelles énergies renouvelables (Module 4). « Les intervenants, professeurs et experts, viennent des business schools et sont du plus haut niveau, explique la codirectrice. C’est donc un privilège de pouvoir les entendre. Cela ouvre l’esprit des participants vers de nouveaux horizons. La première édition, achevée en décembre dernier, s’est révélée être une vraie aventure humaine et allait bien au-delà d’un apprentissage académique.» Quant aux candidats, le prérequis pour être admissible est un niveau académique d’université ou de haute école. Une expérience professionnelle peut compenser un titre ou une formation de niveau moins élevé. La plupart des inscrits ont un profil technique, validant l’hypothèse de départ selon laquelle ce sont bien ces profils qui ont besoin d’acquérir des connaissances en management (gestion de projet, stratégie, finance) et en communication.

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Prix SPG de l'immobilier durable. La SPG a décerné en 2013 son premier Prix de J'immobilier durable dans le cadre de la formation CAS-Management de l'énergie.

Prix de l’immobilier durable

Pour trouver des relais dans la cité, le CAS en Management de l’énergie a cherché à établir des relais et des partenariats au sein des quatre segments cibles (grands consommateurs d’énergie, ingénieurs et bureaux-conseils, entreprises de facility management, secteur de l’immobilier). Un premier partenariat a ainsi été créé avec l’un des acteurs majeurs du secteur de l’immobilier genevois, la SOCIÉTÉ PRIVÉE DE GÉRANCE (SPG). La SPG a apporté son soutien au programme en créant un prix, le Prix SPG de l’immobilier durable, pour récompenser un mémoire de fin d’études sur le thème de l’immobilier. Rappelons enfin que la SPG est une entreprise qui forme près de 15 à 20% des apprentis du secteur immobilier genevois selon les chiffres de l’APGCI, logique alors qu’elle ait été particulièrement sensible à cette nouvelle formation.