Focus – Les mécènes

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Portrait de Fanny Jenisch

FANNY JENISCH ET LE MUSÉE DE VEVEY

« Je destine à Vevey un capital […] pour la construction d’un petit musée dans lequel pourront trouver place des objets d’art, tels que tableaux, antiquités et la bibliothèque assez considérable de la ville. […] J’ajoute cette disposition à mon testament afin de voir ma volonté scrupuleusement exécutée. » Cette phrase à l’autorité assumée provient des dernières volontés de Fanny Jenisch, née en Allemagne et décédée en 1881 à l’âge de 80 ans. Veuve depuis 1857 de Martin Johann Jenisch, riche homme d’affaires hambourgeois et sénateur de la ville hanséatique – qu’il avait largement contribué à rebâtir après l’incendie dévastateur de mai 1842 – et amoureuse comme lui de la villégiature veveysanne, Jenny est décrite par ses contemporains comme une humaniste passionnée de sciences. Son legs – estimé à 1’300’000 de nos francs actuels – a permis de bâtir le Musée Jenisch, inauguré le 10 mars 1897. On y conserve quelque 45’000 œuvres de peintres illustres ; la section scientifique a été abandonnée dans les années 1980.

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Portrait Daniel Fitzgerald Pakenham Barton

LE CONSUL BARTON ET LE VICTORIA HALL

Daniel Fitzgerald Pakenham Barton, gentleman né en Écosse en 1850, passe une partie de sa jeunesse à Genthod. Passionné de nautisme et de musique, disposant d’une importante fortune personnelle, il devient consul de Grande-Bretagne à Genève (1888-1897). Fondateur de l’Harmonie nautique (1883), il bâtit un manoir à Bellevue pour loger l’équipage de son yacht voguant sur le Léman. Il acquiert de son beau-père Sir Peel un domaine et une grande villa rose nommés depuis parc et Villa Barton. Il charge l’architecte genevois John Camoletti de bâtir le Victoria Hall (1891-1894), baptisé et décoré en l’honneur de la souveraine britannique, et le remet à la Ville de Genève en 1904. En revanche, sa veuve – également prénommée Victoria – refusera de céder le parc à la Société des Nations (actuelle ONU), pour préserver la trentaine de séquoias géants plantés par son père, et léguera le domaine à la Confédération.

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Portrait Hans Wilsdorf

HANS WILSDORF, PAR AMOUR POUR GENÈVE

À Genève, son nom est indissociable de la vie culturelle et sociale de la ville. Et bien sûr aussi de Rolex, la marque horlogère la plus célèbre du monde que Hans Wilsdorf fonda en 1914 à Londres, mais qu’il relocalisa l’année suivante à Bienne en raison de la Première Guerre mondiale. Avant de l’installer définitivement à Genève en 1919.

Allemand de naissance et britannique par mariage, l’horloger ne prendra jamais la nationalité suisse, pays qu’il adore pourtant par-dessus tout et où il passera le reste de sa vie. En 1944, sa femme Florence meurt. Le couple n’a pas d’enfants. Hans Wilsdorf décide de léguer l’intégralité de ses actions à sa fondation dans le but de protéger Rolex de toute introduction en bourse et, partant, d’entretenir ce goût de la discrétion chère à son fondateur. Par volonté testamentaire, l’argent de la Fondation Hans Wilsdorf doit surtout soutenir des projets genevois, notamment dans le domaine de la formation et de l’éducation. Toujours très active, elle accompagne ainsi chaque année de très nombreuses actions… mais sans forcément le dire.