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Lausanne, future capitale de la lutte contre le cancer

Quelque 400 médecins, chercheurs et bio ingénieurs seront bientôt réunis sous un seul toit : le Centre suisse du cancer Lausanne (SCCL). Issu d’un partenariat entre le CHUV, l’Université de Lausanne (UNIL), l’EPFL et la Fondation ISREC, ce pôle d’excellence mettra l’accent sur l’innovation en matière de stratégies thérapeutiques, sans jamais perdre de vue le bien-être du patient.

Ce qui frappe d’abord dans ce projet, c’est l’enthousiasme qu’il soulève. Les mots « magnifique », « projet porteur », « haut de gamme » reviennent dans toutes les bouches lorsqu’il s’agit de l’évoquer. Il est né en janvier 2013, lorsque le CHUV et l’UNIL par le biais du Centre Ludwig pour la recherche sur le cancer, et l’EPFL, par le biais de la Fondation ISREC (Institut suisse de recherche expérimentale sur le cancer), ont signé une déclara-tion d’intention visant à la création commune du Centre suisse du cancer Lausanne (SCCL). « Depuis des années, Lausanne abrite une constellation d’instituts de recherche, de fondations, de médecins et de chercheurs dédiés au cancer, explique Philippe Moreillon, professeur en médecine et vice-recteur de l’Université de Lausanne. Il nous a semblé logique de rassembler ces forces pour créer un centre d’excellence en territoire vau-dois. » Ce centre devrait accueillir, dès 2016, pas moins de 400 chercheurs et cliniciens, qui seront ainsi rassemblés sous un même toit, le bâtiment AGORA – Centre du cancer, prochainement bâti sur le site du CHUV.

Dès 2016, pas moins de 400 chercheurs et cliniciens seront ainsi rassemblés sous un même toit.

Un espace pour dialoguer

Le futur bâtiment, lumineux, entièrement vitré, a été conçu par le bureau d’architectes Behnisch de Stuttgart. L’organisation des plans mettra en relation les différentes activités du centre, avec des connexions horizontales et verticales entre le laboratoire, les bureaux, les lieux d’échanges interdisciplinaires et les postes de travail informels, et ce afin de favoriser la communication disciplinaire et interdisciplinaire, un élément central pour les chercheurs. D’où son nom AGORA, qui signifie place publique : « L’objectif est de stimuler ce que les Américains nomment l’effet cafétéria, reprend Philippe Moreillon. Enfermé dans son laboratoire, le chercheur ne voit jamais son voisin, il ne prend plus de recul. Alors que devant la machine à café, il va rencontrer ses collègues médecins et chercheurs, leur poser des questions, échanger, partager et innover. On ne peut rêver mieux. »

Trois missions

Le SCCL sera dirigé par le professeur George Coukos, chef du Département d’oncologie du CHUV et directeur du Centre Ludwig de l’UNIL pour la recherche sur le cancer. Dans cette tâche, il sera secondé par le professeur Douglas Hanahan, actuel directeur de l’ISREC. « Le fait que deux professeurs américains renommés soient venus en Suisse pour y travailler est un excellent signal », se réjouit Catherine Labouchère, députée PLR au Grand Conseil vaudois et membre du Conseil de fondation de l’ISREC.
Cette agora scientifique et médicale consacrée au cancer poursuivra trois missions en particulier. « Notre première mission consistera à innover pour améliorer la prise en charge des patients, détaille le professeur George Coukos. Notre deuxième mission sera de créer des ponts entre les médecins et les chercheurs. C’est fondamental, car si de leur côté les chercheurs sont menés par la curiosité et investiguent toutes les voies possibles pour mieux comprendre et mieux lutter contre la maladie, les praticiens, eux, connaissent les besoins des patients. » Quant à la troisième mission du SCCL, elle concerne la relève et la formation des jeunes chercheurs. « Grâce à ce centre, ils seront en contact avec des scientifiques confirmés, des médecins et des patients », souligne pour sa part Catherine Labouchère.

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Le professeur George Coukos, chef du Département d’oncologie du CHUV, dirigera le SCCL.

Le patient au centre

« Ce qui me plaît particulièrement dans ce projet, c’est qu’il met le patient au centre, pour-suit la députée. Le cancer est une maladie ayant une forte prévalence. Avec le vieillisse-ment de la population, elle constituera un problème de santé publique important. Le canton de Vaud a décidé depuis longtemps que l’oncologie était un domaine phare où il fallait investir. » C’est pourquoi les autorités vaudoises ont accordé aux initiateurs du centre un droit de superficie pour construire le bâtiment.
Le projet AGORA – Centre du cancer a été devisé à 70 millions de francs. La Fondation ISREC a d’ores et déjà accordé une première tranche de 15 millions, à laquelle vient s’ajouter un legs de 10 millions dédié à la Fondation. Actuellement, le financement est donc assuré à 50 %. « Il y a une grande motivation autour de ce projet, beaucoup d’efforts et peu d’égoïsme, conclut Philippe Moreillon. Nous regardons tous dans la même direction. »

Actuellement, le financement est assuré à 50 %.

Deux institutions majeures

Fondée le 18 juin 1964, la Fondation ISREC est une fondation privée sans but lucratif. Elle a actuellement pour tâche de soutenir des projets de recherche qui favorisent le transfert de connaissances et la collaboration entre recherche fondamentale et recherche clinique. Ces projets innovateurs permettent de traduire les découvertes en résultats et sont prometteurs pour le futur traitement du cancer humain. En 2008, la Fondation ISREC a été intégrée à la Faculté des sciences de la vie à l’EPFL. Elle est fortement impliquée dans le projet AGORA – Centre du Cancer. Notamment par le biais de la recherche fondamentale dans le domaine des fondements du développement des cellules cancéreuses.

L’Institut Ludwig pour la recherche sur le cancer (Ludwig Institute for Cancer Research, LICR) est une organisation mondiale sans but lucratif engagée dans le domaine de la recherche sur le cancer. Il est présent à Bruxelles, Lausanne, Melbourne, New York, Oxford, San Diego, São Paulo, Stockholm et Uppsala. Depuis le 1er janvier 2011, son antenne suisse est intégrée à l’Université de Lausanne, sous le nom de « Centre Ludwig de l’Université de Lausanne pour la recherche sur le cancer ». Cet institut offre chaque année à Lausanne quelque 6 millions de francs destinés à payer les salaires des chercheurs. Ces derniers se penchent plus précisément sur les développements de l’immunité contre le cancer, entre autres le mélanome.

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