La trousse de premiers secours de l’administrateur
Edité par l’isade, le « Guide de l’administrateur » se veut avant tout pratique. Véritable vade-mecum, il permet de définir le périmètre d’action de cette fonction stratégique de l’entreprise et d’informer sur l’organisation ainsi que la composition d’un conseil d’administration. Le secrétaire général romand de l’isade, Stéphane Bloetzer, nous explique les intentions des rédacteurs.
– C’est le premier guide édité par l’isade, quelles étaient vos motivations ?
Stéphane Bloetzer – La première version du guide a été éditée en allemand il y a environ un an, maintenant nous le diffusons en français. Au fil des années, on a reçu, aux secrétariats bernois et romand de l’isade, un certain nombre d’administrateurs ou de candidats à cette haute fonction. De nombreuses questions et problématiques nous ont été rapportées. Nous avons dès lors décidé de réaliser un récapitulatif de la mission d’administrateur et préparé une sorte de « boîte à outils » à l’intention de ces professionnels.
– Comment ce guide est-il construit ?
– Il pose d’abord le cadre de la fonction de l’administrateur, pour aborder ensuite différents aspects de son mandat individuel. Dans un second temps, on aborde la question de la composition du conseil d’administration, comment il fonctionne, quelleest sa mission, et puis comment s’organisent les séances, les convocations, le jeu de rôle lors des séances, etc.
– Aurait-on pu aller plus dans le détail ?
– Il est difficile de faire plus et c’est encore plus difficile de faire mieux que ce que l’on a fait. La diversité du tissu économique des petites et moyennes entreprises suisses fait qu’il est très difficile d’être plus précis. La multiplication de canevas, de fiches comporte le risque d’induire les destinataires en erreur; il risque d’appliquer le schéma presque à la lettre. Il pourrait se produire un effet de paresse, et produire l’effet inverse de ce qui est recherché. L’objectif du manuel est d’être une trousse de premiers secours en quelque sorte. Dès qu’on le dépasse, il faut aller chercher une compétence métier comme un avocat, une fiduciaire. Dans ce guide, on s’attache à répondre aux questions concrètes qu’un administrateur se pose dans le cadre de son mandat et comment fonctionne ou devrait fonctionner un conseil d’administration.
On s’attache à répondre aux questions concrètes qu’un administrateur se pose dans le cadre de son mandat.
– La fonction d’administrateur a-t-elle évolué ?
– Le monde des conseils d’administration est en pleine mutation. Par le passé, au sein des PME, le conseil faisait parfois de la figuration face au patron de l’entreprise qui, en tant que propriétaire principal, dirigeait tout ou presque, et qui s’entourait d’amis. Avec la globalisation des échanges, la complexification de la législation, le flux de l’information et l’enjeu de la transparence, les entreprises, y compris les PME, sont de plus en plus complexes à l’interne. Le patron ne peut plus tout gérer comme avant.
– Qui dit professionnalisation, dit formation. L’offre est-elle suffisante ?
– Il y a dix ans, il n’y avait pas de réelle institution formatrice en la matière. Aujourd’hui, les universités arrivent en force avec moult diplômes MBA. Les HES proposent des formations plus terre à terre, ainsi que les associations économiques faîtières (Centre patronal/Romandie Formation, Fédération des Entreprises Romandes, CRPM, etc.). De nombreux consultants qualifiés sont aussi actifs sur ce plan. Il n’y a que l’embarras du choix ! En outre, il existe une multitude de conférences et de séminaires.
– L’isade propose-t-elle également des formations ?
– Notre association organise des conférences et informe régulièrement ses membres sur l’actualité liée au conseil d’administration. Composée de plus de 500 administrateurs praticiens, l’isade est un réseau de professionnels, le public cible étant principalement des dirigeants et des administrateurs qui siègent dans des conseils de PME. L’isade est la seule association professionnelle de ce type au niveau suisse, active dans les deux principales régions linguistiques et représentant les intérêts de ses membres face aux pouvoirs publics. Actuellement, nous nous opposons par exemple à la révision de la loi sur les poursuites et faillites, qui prévoit d’insérer une responsabilité accrue de l’administrateur en cas de faillite.
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