L’art des passionnés
Les temps sont incertains, l’avenir l’est encore plus, et sans doute cela ne nous encourage-t-il pas à évaluer notre environnement d’un œil positif.
Et pourtant ! Le dynamisme et la richesse de la vie culturelle en Romandie, pour un bassin de population somme toute modeste, sont ébouriffants ! Qu’il s’agisse de théâtre, de musique, de littérature ou d’arts plastiques, l’abondance de l’offre dépasse largement les disponibilités en temps et les capacités d’absorption du plus avide des amateurs de culture.
Que l’on songe également que bon nombre de nos manifestations et institutions, soient-elles culturelles ou artistiques, ont acquis une renommée internationale (Festival de Montreux, Fondation Gianadda, Grand Prix international de photographie de Vevey, Festival Menuhin, Théâtre Vidy-Lausanne). Tout cela ne saurait être dû au hasard ; bien au contraire : dans ce domaine comme dans d’autres, notre pays a réussi une alchimie assez rare et subtile de collaboration entre le secteur privé et le secteur public, l’étincelle initiale et déterminante étant le plus souvent l’esprit d’entreprise d’un créateur – ou d’un directeur-entrepreneur – passionné et persévérant. C’est une sélection de ces personnalités qui font la vie culturelle que nous avons voulu mettre en lumière ; ces hommes et ces femmes sont passionnants, et ce qu’ils accomplissent est prodigieux. La diversité de leurs profils et de leur parcours mettent aussi en évidence la capacité de notre région à accueillir des talents hétérogènes et à leur donner les moyens de concrétiser une vision personnelle au service de l’intérêt général. Ce qui fait sans doute aussi la force de notre pays dans le domaine culturel, c’est la décentralisation et un sain libéralisme, au sens que la culture n’est pas un outil au service d’une doctrine ou d’une pensée dominante. Les acteurs concernés sont en outre capables d’admettre que, par définition, la vérité dans ce domaine est multiple.
Dans des philosophies assez proches, nous faisons également le point sur Aquatis, emblématique projet lausannois de partenariat public-privé, qui réussit le tour de force de concilier une architecture de qualité, un parking public, un hôtel trois-étoiles et… un musée de l’eau douce. Nous présentons enfin la maison des étudiants du Campus de la Paix à Genève, qui conjugue la beauté du mécénat le plus désintéressé avec une architecture aussi emblématique que fonctionnelle, ou tout simplement réussie, au service de la mission d’accueil de Genève.
Les temps sont incertains certes, mais voici de nombreuses raisons de ne pas céder à la morosité. Au contraire, réjouissons-nous !
Patrimoine