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Interview de Jacqueline de Quattro

Souvenez-vous par exemple de l’introduction des catalyseurs au milieu des années 1980 et des levées de boucliers de l’époque.

Jacqueline de Quattro, Conseillère d’Etat en charge du Département du territoire et de l’environnement (DTE) du Canton de Vaud

Quelles sont les principales menaces pesant sur l’environnement dans le canton ?

Même si des changements significatifs sont annoncés dès 2050, nous devons commencer à nous préparer aujourd’hui aux effets des modifications climatiques, car les inondations et les glissements de terrain se multiplient. La réalisation d’une cartographie des dangers naturels, que les communes vaudoises reçoivent actuellement, va nous aider à les prévenir. D’une manière générale, l’état de l’environnement de notre canton est réjouissant. Nous avons beaucoup progressé ces dernières années : les eaux de nos lacs sont plus propres, la qualité de notre air s’est améliorée et nos déchets sont valorisés ou éliminés. Nous devons maintenant nous attaquer à de nouvelles sources de pollution comme les micropolluants. Enfin, nous devons être attentifs à la préservation de la bio-diversité.

Quelles initiatives les autorités en général, et vous en particulier, avez-vous prises ou comptez-vous prendre dans l’optique du développement durable ?

Nous devons évoluer vers moins de gaspillage et réduire notre dépendance aux ressources fossiles. La société à 2000 W est un objectif vers lequel nous devons tendre. Le canton est en train d’améliorer son autonomie énergétique selon deux grands axes : augmenter notre part de production d’énergies renouvelables, propres et indigènes (photovoltaïque, éolien, hydraulique, bois-énergie, biomasse, géothermie, etc.) et économiser en incitant notre population à mieux utiliser l’énergie.

Pensez-vous que la conjoncture morose soit un frein à l’adoption de normes et de comportements plus respectueux de l’environnement ?

C’est souvent le cas. Souvenez-vous par exemple de l’introduction des catalyseurs au milieu des années 1980 et des levées de boucliers de l’époque. Aujourd’hui, plus personne n’accepterait un retour en arrière. Mais l’adoption de comportements plus respectueux de l’environnement n’est pas forcément synonyme de dépenses supplémentaires. Ils peuvent au contraire permettre des économies financières tout en garantissant un confort de vie égal.

Le message de l’économie d’énergie et de la protection de l’environnement est-il bien accepté et bien compris par la population ?

Le message est aujourd’hui bien ancré dans l’esprit de notre population, surtout auprès de la jeune génération, pour laquelle c’est une évidence. Les difficultés apparaissent au moment où il faut adopter des mesures concrètes, particulièrement lorsqu’elles touchent au porte-monnaie ou se passent près de chez nous.

L’« économie verte » est-elle rentable, porteuse en termes d’emplois ? La formation adéquate est-elle disponible ?

L’économie verte porte le message d’une activité économique orientée vers un meilleur respect des règles de la nature. Avec l’épuisement programmé des ressources mondiales non renouvelables et une demande croissante, la pression sur ces ressources obligera à passer de plus en plus à une économie prônant sobriété et efficacité. L’économie verte représente assurément beaucoup d’emplois dans le futur. C’est une chance pour notre canton, qui excelle dans le domaine de l’innovation et qui compte plusieurs hautes écoles prestigieuses, mais aussi de nombreuses entreprises formatrices de haute qualité sur son territoire.

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Environnement