Interview de Michel Rochat

L’image est un capital extraordinaire, à entretenir et à développer.

Michel Rochat, Directeur général de l’Ecole hôtelière de Lausanne

1. Pensez-vous que la qualité de l’enseignement, notamment universitaire, soit toujours excellente en Suisse ?

La qualité de l’enseignement est excellente : le niveau des professeurs est très élevé et les infrastructures sont parfaitement bien adaptées aux besoins. Toutefois, il s’agit de ne pas s’endormir sur nos lauriers. Des pays comme la Chine ou l’Inde développent des modèles universitaires extrêmement performants et ils ont un avantage sur la Suisse : le bassin de recrutement est considérable. En Suisse, il faut savoir maintenir une offre intéressante pour les professeurs. Aujourd’hui, ils sont attirés au moins autant par la stabilité politique, le niveau de vie et la qualité de vie que par les perspectives académiques. A nous de veiller à ce que cet équilibre reste en notre faveur car, in fine, ce sont les étudiants et notre économie qui en profitent.

2. Quel est le poids du « label suisse » à l’étranger, en matière d’études ? Est-il reconnu à sa juste valeur ?

Considérable. Je suis systématiquement impressionné par l’image positive de notre pays à l’étranger. La qualité, la fiabilité et le sérieux sont des atouts très importants pour nos hautes écoles. L’image est un capital extraordinaire et nous devons prêter attention à l’entretenir et à le développer. En conséquence, nous devons assurer une offre de formation innovante et de haute qualité en Suisse.

3. Les taxes universitaires suisses ou les écolages d’institutions de formation sont-ils suffisamment élevés, en comparaison internationale ?

C’est un choix politique et non un choix financier. Ouvrir l’accès aux études, pour les Suisses et les étrangers, est un signe d’ouverture fort. C’est aussi, d’une certaine manière, une contribution de la Suisse à l’Europe et au monde.

4. Les pouvoirs publics fédéraux et cantonaux en font-ils assez pour promouvoir l’excellence de la formation helvétique à l’étranger ?

On peut toujours faire plus… Reste à voir quelle est la valeur ajoutée des actions que l’on entreprend. La Suisse possède un bijou sous-exploité : le réseau des Swissnex (les maisons suisses d’échanges scientifiques) est un instrument important dans la mise en œuvre de la politique fédérale de coopération bilatérale en matière de formation, de recherche et d’in-novation entre la Suisse et un choix de pays partenaires. Avant de développer de nouveaux moyens, il s’agit d’exploiter au maximum ceux à disposition. Je souhaite que l’on développe et renforce les moyens à disposition des Swissnex.

5. Quels sont les avantages et les défauts d’une formation en Suisse, pour un étranger ?

Je n’y vois que des avantages. Nos étudiants sont confrontés à un monde multiculturel et les étrangers formés en Suisse concourent à augmenter le rayonnement de notre pays.

 

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