Nouvelles couleurs

Cette année, un nouveau drapeau flotte sur l’État du Mississippi. Opération délicate, le changement d’étendard n’est pourtant pas si rare.

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Drapeau du Mississippi (2021)

LE MISSISSIPPI (2021)

En 2000, le Mississippi décide de changer son drapeau sur lequel figure depuis 1864 celui des batailles des États confédérés d’Amérique. Soit une croix de Saint-André, bleue sur fond rouge, constellée des étoiles symbolisant les 13 États rebelles, historiquement esclavagistes. En ce début de XXIe siècle, la référence, forcément, ne passe plus vraiment. Une première proposition de changement, en 2001, est refusée par référendum. Il faudra la fusillade de l’église de Charleston en Caroline du Sud pour rappeler l’urgence de changer un pavillon qui porte les couleurs de la haine. En 2020, une commission choisit parmi deux milles propositions « The New Magnolia » créé par le graphiste Rocky Vaughan qui reprend la fleur emblématique de l’État. Un retour aux sources : l’arbre sur laquelle elle pousse figurait déjà sur le drapeau du Mississippi pendant la guerre de Sécession.

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Drapeau de la Mauritanie (2017)

LA MAURITANIE (2017)

Le changement n’est pas radical, mais il a sa signification. Depuis 1959, le drapeau de la Mauritanie représentait les symboles de l’Islam – le croissant de lune et l’étoile – sur un fond vert. En 2017, le président Mohamed Ould Abdel Aziz lance un référendum pour le modifier. Adopté par 85,61 % de la population, le drapeau mauritanien arbore désormais deux bandes rouges horizontales supplémentaires qui expriment le sang des braves versé pour la patrie.

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Drapeau de la Libye (2011)

LA LIBYE (2011)

Bicolore, tricolore… En vexillologie, la science qui étudie les drapeaux, on ne trouve aucun modèle d’étendard monochrome. L’histoire en a pourtant retenu quelques-uns. Celui de la Libye, par exemple, qui fut uniformément vert lorsque Mouammar Khadafi décide de se retirer de l’Union des Républiques arabes, en 1977. À l’époque, le drapeau libyen est identique à celui de l’Égypte. En l’abandonnant, le colonel exprime ainsi sa rupture politique. Installé après le renversement de Khadafi en 2011, le nouveau gouvernement réadoptera le drapeau à trois bandes, créé en 1951 au moment de l’indépendance du pays.

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Drapeau de Hong Kong (1997)

HONGKONG (1997)

Colonie britannique depuis 1842, Hongkong était finalement rétrocédée à la Chine en 1997. Pendant cent cinquante-cinq ans, le drapeau de la région administrative arborait l’Union Jack du Royaume-Uni avec, depuis 1959, les armoiries de la ville coloniale inscrites dans un cercle blanc. En revenant dans le giron de Pékin, il fallait donc trouver autre chose. Sur un fond rouge qui rappelle les couleurs du drapeau chinois, la fleur blanche de bauhinia symbolise, par juxtaposition, le système politique en vigueur dans l’ancienne colonie, « un pays, deux systèmes ».

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Drapeau de l'Afrique du Sud (1994)

L’AFRIQUE DU SUD (1994)

Adopté au moment des premières élections multiraciales de 1994, il se veut l’étendard de la réconciliation. Après plus de quarante ans d’apartheid, l’Afrique du Sud décide d’abolir son ancien pavillon orange, blanc et bleu frappé au centre aux armes de ses colonies. Il le remplace par un drapeau multicolore qui combine les couleurs traditionnelles des mouvements noirs africains (le noir, le jaune et le vert) et celles appartenant à différents emblèmes des républiques boers (le bleu, le rouge et le blanc), son motif géométrique symbolisant l’harmonie des populations convergeant vers un idéal commun. L’orange, qui figurait déjà sur le premier drapeau officiel de 1652, a été en revanche abandonné. Il rappelait trop les mauvais souvenirs de la colonisation néerlandaise.

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