Au Brésil, l’architecture verte face aux défis des tropiques

Interview Felipe Faria – directeur de Green Building Council Brésil

Comment l’architecture verte s’adapte-t-elle aux défis des tropiques ?

Felipe Faria – La technologie nous rend de grands services. L’industrie du verre a créé des matériaux qui laissent entrer la luminosité du Soleil mais pas la chaleur, d’autres ont imaginé des peintures à base de nanotechnologies, moins toxiques et plus réfléchissantes, pour éviter l’effet « îlot de chaleur ». Les économies d’énergie sont cruciales, car une sécheresse inédite a fait chuter le niveau des barrages hydroélectriques du Brésil. Le prix de l’électricité a beaucoup augmenté.

– Les Brésiliens sont-ils réceptifs à cette architecture responsable ?

– Les immeubles de bureaux qui reçoivent la certification LEED se vendent plus cher donc le secteur privé s’est pris au jeu. Les data centers et les usines, gourmands en énergie, sont également très demandeurs. Le Green Building Council Brésil rassemble plus de 850 acteurs économiques, contre 31 en 2007. Notre défi consiste maintenant à sensibiliser le secteur résidentiel, c’est un public différent.

– Comment justifier que des stades de la Coupe du monde, dont beaucoup sont inutilisés depuis, aient reçu votre certificat de durabilité ?

– Nous certifions l’efficacité énergétique des bâtiments, l’utilisation raisonnée de l’eau, le fait que tout le matériel de démolition ait été recyclé… Mais il ne nous appartient pas de juger de la légitimité environnementale de la construction en soi, cela est du ressort du gouvernement.