Architecte paysagiste, késako ?
Le métier d’architecte paysagiste subit de grandes évolutions au niveau sociétal et environnemental ; les instituts de formation également. Etat des lieux.
« C’est un métier idéal pour les jeunes qui s’intéressent à la société et à l’environnement ; il s’associe au design et à la créativité avec une connotation artistique », décrit le secrétaire général de la FSAP, Fédération suisse des architectes paysagistes, Peter Wullschleger. Il y a actuellement un millier d’architectes paysagistes au niveau national, dont 15 % en Suisse romande. Pour le devenir, il existe une formation initiale, avec des apprentissages de dessinateur et d’horticulteur CFC, en entreprise formatrice privée et publique, et scolaire auprès du Centre de formation professionnelle nature et environnement de Lullier. Tout CFC doit être accompagné d’une maturité professionnelle. Par ailleurs, les jeunes ayant choisi la voie gymnasiale accèdent aux hautes écoles spécialisées, HES, par un stage d’un an en entreprise. L’architecture du paysage constitue une formation bachelor auprès de la Haute école du paysage, de l’ingénierie et de l’architecture (hepia) en Suisse romande.
– Quel est l’état des lieux de cette filière ?
Peter Wullschleger – Les codes changent rapidement, car notre société évolue vite et de nouvelles exigences affluent. Aujourd’hui, on n’aspire plus à des espaces extérieurs en rang d’oignons et figés, on développe plutôt la biodiversité et la durabilité. A l’échelle des villes et des communes, on ne se contente plus de « mettre un peu de verdure çà et là », on met en oeuvre un ensemble d’idées, de valeurs, on compose des espaces de rencontres, de détente, de mobilité douce, etc.
– Ils ont plutôt un rôle sociétal et une responsabilité écologique, n’est-ce pas ?
– Oui, les architectes paysagistes aménagent et planifient le paysage et l’espace libre, une contribution précieuse à la qualité de notre espace de vie et de l’environnement bâti. La responsabilité envers ce dernier et envers la population dicte le comportement de cette profession. Si la complexité du métier a augmenté, être architecte paysagiste aujourd’hui, c’est esquisser la ville et le paysage de demain.
– Quelles sont les perspectives d’avenir ?
– La profession croît plus vite que les effectifs d’étudiants. Trop peu de jeunes s’intéressent aux formations initiales de dessinateur ou d’horticulteur (CFC), mais le marché existe bel et bien. Celles-ci alimentent les deux filières d’architecture du paysage HES qui ne produisent pas suffisamment de relève. Pour susciter l’intérêt des futurs étudiants, notre rôle consiste à développer la communication ; actuellement, une grande partie des professionnels provient de pays étrangers. La FSAP, qui regroupe des professionnels qualifiés, défend ce métier depuis 1925 et préconise une meilleure reconnaissance auprès de l’opinion publique. Afin de mieux communiquer, elle vient de créer un site attractif et veut s’adresser au jeune public comme les élèves du secondaire. « L’architecture paysagère crée de la valeur ajoutée. Elle doit s’imposer en tant que moteur du développement durable, en contribuant de manière décisive au respect de notre espace de vie et, de fait, à notre qualité de vie », conclut Peter Wullschleger.
Formations
Association des entreprises horticoles
www.jardinsuisse.ch
Association des formateurs planification du territoire et construction suisse
www.bbv-rbp.ch
Centre de formations professionnelles, nature et environnement, cfpne Lullier, canton de Genève
www.lullier.ch
Haute école du paysage, d’ingénierie et d’architecture de Genève/Hepia/HES-SO
www.hepia.ch