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Les Suisses, des innovateurs qui s’ignorent ?

En période de crise, les préjugés et les replis se renforcent. Les soubresauts conjoncturels et structurels ont conduit Américains et partenaires européens à manifester beaucoup d’agressivité à l’égard du secret bancaire helvétique. Les conséquences pour les banques suisses, mais aussi pour l’image du pays, ont été rudes.

Et pourtant, jamais nos Hautes Ecoles, jamais nos multinationales, jamais notre label de qualité n’ont été aussi prisés. Obnubilés par la crise qui allait, qui devait, qui ne pouvait que nous frapper, les médias ont entretenu une morosité ambiante qui nous a empêchés de constater qu’en Suisse, l’esprit d’entreprise et le niveau d’innovation, c’est-à-dire de compétitivité malgré le franc fort et les coûts salariaux, étaient toujours aussi solides. Ces atouts, l’un de nos interlocuteurs n’hésite pas à l’affirmer, ont même été renforcés par la relative adversité que nous traversions. La Suisse critiquée, la Suisse parfois menacée, c’est aussi la compétitivité voire la combativité du pays qui en sortent dopées.

Le plus grand danger, pour notre économie dépendant large-ment de ses exportations, n’est en effet pas la parité monétaire, ni les tentations interventionnistes des fiscs étrangers ou l’esprit de représailles de ministres des finances angoissés. Le péril serait le découragement, le fatalisme, ou pis l’excès de confiance menant à l’assoupissement. Il reste en Suisse une myriade de petits entrepreneurs, de groupes capables de prendre des risques, de chercheurs inspirés et d’enseignants talentueux. Notre tour d’horizon sur le thème de l’innovation et de la capacité concurrentielle des entreprises suisses montre que des personnalités très diverses nourrissent un certain optimisme quant aux atouts de ce pays pour relever les défis des années à venir. Les obstacles et les menaces ne manqueront pas ; mais les entrepreneurs de tous secteurs se disent prêts à les affronter.

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Innovation