Focus – Les militantes

Combattantes acharnées et engagées, elles ont consacré leurs vies à faire reconnaître leur genre dans une société où les hommes ont pris toute la place.

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Simone Veil

SIMONE VEIL
(1927-2017)

Rescapée d’Auschwitz où elle avait été déportée à 16 ans, Simone Jacob apprend à la Libération qu’elle a réussi son baccalauréat, passé en 1944 juste avant son arrestation. En 1946, elle épouse Antoine Veil, inspecteur des Finances, puis devient haute fonctionnaire. En 1974, elle est nommée ministre de la Santé par le président Giscard d’Estaing et défend – un peu par hasard – la loi sur la dépénalisation de l’avortement. Cinq ans plus tard, cette ancienne déportée devient première présidente du Parlement européen et l’une des plus ferventes partisanes de l’amitié franco-allemande. Féministe éclairée, opposée au populisme, elle aura cependant des réticences sur le mariage et l’adoption homosexuels. Depuis 2018, elle repose au Panthéon avec son mari Antoine.

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Christine de Pizan

CHRISTINE DE PIZAN
(1364-1431)

Vénitienne née au XIVe siècle d’un père savant qui fut appelé à la cour de France, Christine de Pizan se passionne pour la connaissance. Avec l’appui de son père, puis de son mari, car les études sont à l’époque inaccessibles aux femmes. La mort de son époux plonge cette mère de trois enfants dans la dépression, mais elle décide de vivre de sa plume et publie de nombreux ouvrages allant de la poésie pure à la philosophie ou la morale, voire à la politique, dont le célèbre Cité des dames, édité en 1405 et considéré comme un des premiers récits féministes de la littérature. Christine de Pizan sait entretenir un réseau de relations et devient, par sa culture étendue, la première femme de lettres célèbre et reconnue, en France et au-delà.

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Emmeline Goulden

EMMELINE PANKHURST
(1858-1928)

C’est en 1858 que naît, dans une famille très engagée à gauche de Manchester, Emmeline Goulden. À 20 ans, la jeune femme épouse l’avocat Richard Pankhurst, qui milite pour le droit de vote des femmes. Le couple fréquente beaucoup d’intellectuels socialistes et révolutionnaires. Emmeline tente d’adhérer au parti travailliste, mais celui-ci refuse les femmes. À la mort prématurée de son époux, elle s’engage – avec leurs trois filles – dans la lutte pour le suffrage féminin. Manifestations, actions violentes, arrestations, grèves de la faim se succèdent. En 1918, un droit de vote restreint est accordé aux femmes, mais l’égalité complète n’arrivera qu’en 1928, un mois après la mort d’Emmeline Pankhurst… que le parti conservateur venait d’accueillir en ses rangs !

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