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Le nouvel âge de l’assurance maladie

Le financement du système de santé demande de prendre en compte des facteurs dépassant les questions financières et politiques.

La Suisse affiche l’un des systèmes de santé les plus performants au monde. La liberté thérapeutique, la compétence des intervenants, l’accès aux soins, la liberté de choix des patients demeurent largement garantis. Mais cette qualité a un coût. En 2016, les dépenses de santé ont dépassé pour la première fois le cap des 80 milliards. Les coûts, qui ont doublé en vingt ans, atteignent ainsi 12,2% du PIB. En 1997, ils représentaient 9,7% du PIB. Le phénomène ne se limite pas à la Suisse. Les dépenses de santé ont augmenté plus vite que la croissance économique de presque tous les pays, au cours des quinze dernières années. Cette hausse vertigineuse a naturellement des impacts directs sur la population. Les primes obligatoires et la charge fiscale, dont doivent s’acquitter les familles, deviennent de plus en plus lourdes.
Le financement du système de santé est l’un des principaux défis à relever dans les années à venir. Mais le danger serait de n’aborder ce problème que sous l’angle financier et de chercher les solutions dans la sphère politique, en oubliant d’anticiper les bouleversements actuels, qu’ils soient scientifiques, technologiques et surtout démographiques. Le vieillissement de la population, constaté en Suisse comme dans plusieurs autres pays occidentaux, constituera un poids toujours plus important dans les dépenses.
En règle générale, la santé détermine de façon fondamentale la qualité de la vie et favorise la croissance économique. Les avancées de la médecine ne cessent de l’améliorer et la forte augmentation des coûts y afférents tient en partie à de réels progrès sur le plan de la qualité. Mais dans le domaine des soins de santé, il existe des limites, qu’il s’agisse de la part de la production ou de l’impôt qu’ils peuvent absorber ou des résultats qu’ils peuvent permettre d’obtenir à eux seuls. Il est peut-être tout aussi important d’être attentif aux habitudes de vie et aux facteurs environnementaux néfastes pour la santé que d’affecter davantage de ressources financières aux traitements. (N. L.)

Le chiffre

En 2016, les dépenses de santé ont dépassé
pour la première fois le cap des 80 milliards.
Les coûts, qui ont doublé en vingt ans,
atteignent ainsi 12,2% du PIB. En 1997,
ils représentaient 9,7% du PIB.

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Société