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La digitalisation révolutionne le secteur énergétique

Les technologies issues de l’industrie 4.0 permettent aux producteurs d’énergie de gagner en efficacité. Tout en améliorant l’expérience client. Dans un contexte de transition énergétique, ces processus de digitalisation constituent désormais un passage obligé.

Quand on parle de digitalisation, on pense inévitablement aux startups technologiques. Longtemps, on a cru à tort que le secteur énergétique ne se prêtait guère à une immédiate révolution digitale. Force est de constater que cet apriori a totalement disparu. Depuis quelques mois, les producteurs d’énergie multiplient les investissements afin de développer des solutions numériques innovantes.

Gestion en temps réel
L’impact du numérique se traduit par une meilleure gestion de l’énergie produite au niveau du réseau permettant ainsi une diminution des émissions de CO2. Mais cette évolution va bien au-delà. Il est ainsi désormais possible d’accroître le nombre des utilisateurs exploitant les données du réseau électrique. En outre, certains consommateurs peuvent déjà gérer leur consommation d’énergie en temps réel. Et ce n’est pas anecdotique. Cela offre la possibilité de connaître le moment opportun pour allumer le chauffage ou régler l’éclairage des bureaux en fonction de l’occupation de ces derniers. Les récentes innovations technologiques proposent également aux particuliers et aux entreprises de produire, stocker et revendre leur propre énergie. Il faut ajouter à cela la démocratisation de la téléconduite. En s’appuyant sur une interface numérique, les opérateurs ont la possibilité de surveiller les installations au moyen de capteurs installés sur les éoliennes, les réacteurs nucléaires ou encore les cycles combinés gaz. Le développement des algorithmes, quant à lui, assure une anticipation des pannes et donc une minimisation des périodes d’arrêt.

Promesses infinies
La domotique comporte aussi des potentialités encore peu utilisées jusqu’à présent. En bardant les bureaux et maisons de capteurs, cela permettra d’y intégrer des thermostats intelligents et des compteurs communicants. Le gain énergétique potentiel pourrait s’avérer supérieur à 10%. Les imprimantes 3D ont aussi un rôle à jouer dans cette révolution planétaire. Elles ouvrent la voie à la réalisation de pièces plus légères et directement disponibles. Réduisant ainsi les coûts et les nuisances liées au transport. La maintenance des installations s’apprête aussi à être totalement chamboulée. Cela passera par la démocratisation des drones qui permettent déjà d’assurer des missions de maintenance préventive. Réduisant ainsi la survenue de pannes coûteuses. Et ce n’est pas secondaire. Une récente étude de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) l’affirme: la numérisation de la gestion des réseaux américains de lignes à très haute tension permettrait d’économiser 80 milliards de dollars par an en frais de maintenance.

Le revers de la médaille
D’un point de vue énergétique, la numérisation n’est cependant pas qu’une bonne nouvelle. Si elle permet d’optimiser la production, elle a aussi pour conséquence d’augmenter notablement la consommation. Le succès des cryptomonnaies est un exemple saisissant. Selon une étude publiée sur la plateforme britannique Power Compare, la création de bitcoins consommerait 53,81 TWh par an, ce qui représente 0,21% des besoins mondiaux en électricité. Autant le dire, un désastre écologique. De manière globale, les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie sont sans équivoque. En 2040, la demande mondiale d’énergie aura augmenté de 37%.