Intrépides !

Être intrépide, audacieuse, ce n’est pas un caprice, mais une résistance. Une manière d’habiter le monde sans s’y laisser enfermer.

C’est choisir de ne pas plier, d’assumer le risque, même lorsque la chute guette. Transformer l’isolement en puissance, l’opposition en création. Élans brûlants qui mènent parfois au précipice, l’intrépidité et l’audace exposent celles et ceux qui les portent aux dangers du rejet ou du scandale. Mais elles sont aussi le prix de la réussite et la promesse d’un avenir qui ne se dessine qu’en avançant.

Défiant leur époque avec une détermination farouche, certaines figures ont fait de ces mantras leur boussole. Des femmes intrépides auxquelles cette édition d’Immorama consacre son dossier. Du moins, à quelques-unes parmi celles, nombreuses, qui ont accompli des exploits et soulevé des montagnes par goût de l’aventure, par la nécessité de s’en sortir face à l’adversité ou, plus simplement, par la force de leur caractère.

Lee Miller, Zelda Fitzgerald, Artemisia Gentileschi nous rappellent que l’intrépidité c’est arriver à ses fins sans jamais emprunter des sentiers battus et rebattus. C’est refuser le renoncement en faisant un sort au destin. Celui de Zelda Fitzgerald était de devenir une immense écrivaine et, pour Lee Miller, de photographier les horreurs de la guerre. Artemisia Gentileschi, elle, voulait être l’un des plus grands peintres de son époque. Pour y parvenir, ces femmes ont déployé des trésors d’invention, chaque torrent de douleur traversé alimentant leur rage de créer. Chacune à leur manière, elles ont ainsi inscrit leur nom dans l’histoire, non comme des icônes figées, mais telles des souffles révoltés qui ont balayé le temps.

Leur intrépidité est un exemple. Les brèches qu’elles ont ouvertes ne sont pas près de se refermer. Car celles et ceux qui s’y enfilent le savent : il faut oser pour exister.