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Interview de Mania Hahnloser, pour la magie du livre

Femme d’arts et de lettres, Mania Hahnloser qui a présidé l’Alliance française de Berne 35 ans durant (aujourd’hui Présidente d’honneur), invitant nombre d’écrivains français, d’académiciens, de prix Goncourt, de directeurs de musées, poursuit son exploration littéraire en tant que membre du jury du prix littéraire SPG.

En 2014, quand Thierry Barbier Mueller a demandé à Mania Hahnloser de faire partie du jury, elle « n’a pas hésité une seconde ». Six sessions plus tard, son enthousiasme est demeuré intact.

IMMORAMA – En participant à ce prix littéraire, avez-vous comme leitmotiv d’ « aider à l’éclosion des talents » comme le souhaitait Edmond de Goncourt en créant le prix éponyme en 1892 ?

Mania Hahnloser – Je n’ai évidemment pas le culot de me comparer à Edmond de Goncourt. Je n’ai pas non plus comme leitmotiv d’aider à l’éclosion des talents, en découvrant ces écrivains notre rôle est aussi un peu de les départager ; plus modestement, signaler avant qu’ils ne disparaissent dans la pléthore des livres qui paraissent qu’ils méritent d’être remarqués.

Quel est votre plus beau souvenir ? Votre plus belle rencontre ? Vous avez sûrement des anecdotes à nous raconter…

Mes plus beaux souvenirs sont les séances du jury. L’atmosphère est détendue, chacun est à l’écoute des autres et respectueux des différentes opinions. J’ai la chance de débattre avec des personnes compétentes et cerise sur le gâteau ne sont ni autoritaires ni agressives. Je n’ai pas de plus belles rencontres en particulier mais que des belles rencontres !

Cela doit-être difficile de se prononcer et de départager des écritures toutes singulières…Quels sont les critères/les qualités qui sont déterminants dans votre sélection et votre choix final ?

Le plus important c’est que le livre soit bien écrit, bien documenté, agréable à lire, le thème doit être intéressant, le vocabulaire doit être riche, varié et les personnages crédibles. Il y a eu des années où c’était très facile de choisir le premier prix parce qu’il était bien meilleur que les autres et d’autres années où nous avons eu un peu de peine. Cette année, je ne regrette pas du tout notre choix, ce livre était de loin le meilleur. Il a une autre qualité que j’aime beaucoup ce n’est pas un pavé ! Tout est dit en peu de pages.

Faites-nous part de vos plus belles découvertes littéraires/humaines depuis que vous participez au Prix littéraire SPG ?

Parmi les romans qui ont reçu le premier prix, celui qui m’a le plus touchée c’est le roman d’Elisa Shua Dusapin (ndlr : lauréate prix SPG en 2017, aux éditions ZOE) intitulé « Hiver à Sokcho ». J’ai aussi fait de belles découvertes parmi les auteurs du 2e et 3e prix, notamment en 2018 avec Marc Argron et son roman « Mémoire des cellules ».

Un commentaire sur la lauréate Claire May et son roman Oostduinkerke ?

L’idée que je m’étais faite de Claire May était totalement différente de la réalité ! Je l’imaginais sensible, introvertie un peu comme l’héroïne de son roman et j’ai eu le plaisir de me tromper et de me trouver face à une jeune étudiante en médecine, sûre d’elle, bien dans sa tête et dans sa peau ! J’étais rassurée ! (Rires) Mais cette impression vient je pense, à la façon parfaitement crédible qu’elle a de décrire les sentiments de son héroïne, comme si elle les ressentait vraiment à tel point qu’on aurait pu imaginer qu’il s’agissait d’un roman autobiographique ce qui n’est pas le cas. Quant au jeune premier, elle l’a totalement imaginé, m’a-t-elle dit ! Vraiment, ce livre est magnifique !

Que ressentez-vous lors de la découverte d’un nouvel ouvrage ? Vous ouvrez l’ouvrage, tournez la page de garde et…

J’entre comme par magie dans ce monde !