Discorde – Au nom de tous les genres

C’est peut-être le débat le plus clivant du moment. Sans doute aussi celui qui creuse à des profondeurs abyssales le fossé entre les générations.

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(Nicolas Zentner)
Au nom de tous les genres.

On veut parler de la question du genre que les plus de 50 ans ont de la peine à reconnaître. Un changement radical du modèle de société qui s’accompagne d’un vocabulaire nouveau et d’acronymes pas toujours faciles à saisir. Tout cela dans le but de définir au mieux l’éventail des identités qui ne se limite plus aujourd’hui aux hétérosexuels et aux homosexuels. Ainsi, ce sigle LGBTQIA+ qui regroupe, outre les lesbiennes et les gays, les bisexuels, les transsexuels, les queer, les intersexes et les asexuels, le « + » ouvrant la voie à toutes les autres inclinations à venir.

Organisés et militants, les LGBTQIA+ opposent leur réalité de minorité menacée et incomprise, même dans la plupart des pays occidentaux où ils sont administrativement reconnus, aussi bien par les organes politiques et scientifiques que par la population. Dans les rédactions et les administrations francophones, on se déchire aussi sur l’écriture inclusive et le langage épicène, censés s’adresser à tous les genres (homme, femme et neutre, au singulier et au pluriel). Les premiers la rejettent, mettant en avant l’inconfort de lecture de cette graphie complexe. Les seconds l’adoptent, arguant le fait qu’ils ont un devoir de représentativité citoyenne. Reste le cas « iel » (et ses afférents), ce pronom neutre qui définit une personne qui s’est choisi une identité non binaire, soit ni homme ni femme. Son entrée dans le dictionnaire Robert en 2021 avait provoqué des remous jusqu’au sommet de l’État français au nom de l’intégrité de la langue de Molière. ■

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Société