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En 2021, les astronautes élèveront des poissons dans l’espace, réalité ou science-fiction ?

Les deux plus grandes plateformes de recherche spécialisées en France, L’Ifremer de Palavas, Institut de biologie marine, et le CSUM, Centre Spatial Universitaire de Montpellier conjuguent leurs expertises pour donner naissance à l’incroyable mission spatiale Lunar Hatch.
Une mission unique en son genre qui associe le développement d’une espèce aquacole dans l’espace avec l’usage des nanosatellites pour participer à l’autonomie alimentaire des astronautes sur de futures bases lunaires et martiennes.

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Programme Lunar Hatch, projet Lauve 2019 - Cyrille Przybyla et Gilbert Dutto, chercheurs en biologie marine à l’Ifremer de Palavas

Alors que l’on parle d’envoyer des hommes et femmes pour vivre sur la Lune et même sur Mars, l’alimentation de ces nouveaux pionniers devient un enjeu majeur pour la réussite de ses missions.

De l’agriculteur de l’espace à l’aquaculteur de l’espace

Salades, tomates ou pommes de terre, les scientifiques de la NASA expérimentent depuis quelques années le jardinage en microgravité car manger des produits lyophilisés sur le long terme sur une base lunaire ou martienne n’est pas durable. Les vitamines C et K disparaissent avec le temps dans ces produits ce qui engendre des carences synonymes d’infections, de cancers, etc …
En 2015, les astronautes de la Station Spatiale Internationale mangeaient la toute première salade cultivée et récoltée dans l’espace.

En 2018, grâce à la rencontre de chercheurs des 2 plus grandes plateformes de recherche en France, l’IFREMER de Palavas, spécialisée dans le domaine de la biologie marine, et le Centre Spatial Universitaire de Montpellier (CSUM), spécialisé dans les nanosatellites, la perspective de manger des poissons dans l’espace devient une réalité.

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Crédits: NASA

Outre des protéines, des lipides, des vitamines et une grande variété d’espèces et de goûts, les poissons amènent des éléments indispensables comme les oméga 3 que l’homme ne produit pas seul.

Muriel Bernard, Directrice qualité et valorisation au CSUM

L’exobiologie s’invite à Montpellier : le programme Lunar Hatch va donner vie à un organisme aquacole dans l’espace

Le programme Lunar Hatch est une mission unique en son genre. Ce projet de recherche a été initié par Cyrille PRZYBYLA chercheur en biologie Marine à l’IFREMER de Palavas. Cette mission est le fruit de ses travaux de recherche sur les espèces aquacoles en système clos, le recyclage des effluents par l’utilisation des micro-algues et l’alimentation alternative des poissons par de nouvelles sources de protéines et de lipides.
Son expertise en aquaculture et sa passion pour l’innovation spatiale a donné naissance à la mission Lunar Hatch.

La mission a pris toute sa dimension en 2018, lors la rencontre de Cyrille PRZYBYLA avec Muriel BERNARD, Directrice Qualité et Valorisation et Laurent DUSSEAU, Directeur du Centre Spatial Universitaire de Montpellier.

Pourquoi un organisme aquacole dans l’espace ?

Les récentes découvertes dans ce domaine confortent l’idée que le premier animal dans l’espace destiné à l’alimentation sera un organisme aquatique. 

Les hommes, pour leur bon équilibre alimentaire, ont besoin de consommer des lipides et de varier leur alimentation.
Un organisme aquatique dans un environnement hostile tel que l’espace est un bon candidat pour faire face :
•    Aux vibrations lors du lancement,
•    Aux radiations spatiales,
•    A l’absence de gravité et d’atmosphère,
•    Aux variations fortes de température.

D’ores et déjà, les travaux sur terre de l’Ifremer s’appuient sur une approche orientée économie circulaire, répondant à des contraintes environnementales dépourvues de ressources primaires limitées.

(Source : Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer), photos (Station spatiale internationale, Nasa)