Comment Genève veut accélérer la transition énergétique

Le canton entend concentrer les efforts sur le domaine bâti. Notamment en améliorant l'efficacité énergétique du parc immobilier et en remplaçant le chauffage aux énergies fossiles par du chauffage aux énergies renouvelables.

Afin d’encourager les rénovations des bâtiments pour qu’ils deviennent moins gourmands et plus écologiques, le canton subventionne les travaux. En 2019, l’enveloppe allouée à ce poste s’élève à 35 millions de francs. Il s’agit d’un montant jamais vu, a commenté le conseiller d’Etat genevois Antonio Hodgers.

Le taux de rénovation est relativement bas dans le canton, a déploré le magistrat. Pourtant, de nombreux immeubles, notamment ceux de la ceinture urbaine, datent d’une époque où les réserves de pétrole semblaient inépuisables et les soucis liés au changement climatique bien lointain.

Outre le coup de pouce financier, le canton a aussi décidé de faciliter les démarches de rénovation en mettant à disposition des propriétaires et des locataires des sortes de médiateurs appelés assistants, qui feront le lien avec les services de l’administration et expliqueront le bien-fondé des travaux à entreprendre.

Accélérer le mouvement

A Genève, la transition énergétique est mise en oeuvre notamment grâce au programme surnommé éco21, dans le cadre GEnergie 2050. Cette politique a été lancée il y a plus de dix ans avec les Services industriels de Genève (SIG). Les économies d’énergie réalisées depuis représentent la consommation de 60’000 ménages.

Même si le résultat impressionne, le canton est encore loin du compte, a averti Antonio Hodgers. Pour arriver à la société 2000 watts, qui est un objectif pour 2050, il faudra redoubler d’efforts. La société 2000 watts permettrait à chacun de ne consommer que ce que la Terre est en mesure de lui fournir.

Actuellement, la consommation du Genevois équivaut à trois planètes. Il y a pourtant une urgence absolue à cause du dérèglement climatique causé par les gaz à effet de serre, a souligné Antonio Hodgers. Une révolution culturelle doit avoir lieu qui implique de consommer moins et mieux, sans dépendre des énergies fossiles.