Cet étrange objet flottant sur le Léman

La plate-forme expérimentale "LéXPLORE" vogue au large de Pully. Avec à son bord, une multitude de sondes et de détecteurs. Des riverains s'étaient opposés à son installation. En vain.

Grâce à cet instrument, les chercheurs de l’Institut de recherche sur l’eau Eawag, de l’EPFL ainsi que des Universités de Lausanne et de Genève entendent mieux comprendre ce qui se passe dans le Léman ainsi que les interactions entre l’eau et l’atmosphère.

« Les lacs servent, au-delà des frontières nationales, de signaux d’alerte sensibles aux changements environnementaux », commente Johny Wüest, spécialiste en physique aquatique et membre de la direction de l’Eawag, qui a initié le projet avec son collègue Bas Ibelings de l’Université de Genève.

« Cette plateforme est la station de recherche flottante la plus moderne du monde aménagée sur un lac », explique Natacha Pasche, limnologue et responsable de projet à l’EPFL.

Située à proximité de Pully, elle est installée jusqu’en 2026 et conçue pour enregistrer toutes les modifications horaires, saisonnières et à long terme. L’équipe du projet veut coopérer avec les utilisateurs du lac: les pêcheurs professionnels, la navigation et la protection de la nature, notamment.

Sous la plate-forme, le lac a une profondeur de 140 mètres. Dans les prochains mois, tous les instruments de mesure et des dizaines de détecteurs y seront installés.

Opposition des riverains

Entre autres, il y a aura une station météorologique qui enregistrera tous les jours les températures et les vents, des détecteurs qui relèveront dans l’eau les vitesses d’écoulement ainsi que la lumière, les turbulences, l’oxygène, le dioxyde de carbone, différents groupes d’algues et toutes sortes de substances naturelles et artificielles.

L’installation pour dix ans de cette plate-forme de 100 m2 entourée de huit bouées placées à 100 mètres de distance pour signaler une interdiction de navigation avait suscité l’ire de l’Association pour la sauvegarde du hameau du port de Pully et de ses abords (ASPHA). La Cour de droit administratif et public du Tribunal cantonal avait rejeté son recours fin 2016.