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« Insta » de grâce pour le livre

Il y a environ une chance sur 8 que vous soyez sur Instagram. La lecture est un de vos dadas ? Rendez-vous sur le #Bookstagram.

La plateforme avec plus d’un milliard d’utilisateurs actifs mensuels, affiche 500 millions de connexions par jour. Plus fréquenté que Facebook, Instagram est probablement la base de données de photos la plus fournies au monde. Les communautés se rassemblent parfois sous une même bannière au nom évocateur. De la salade thaïe au chat tout mignon en passant par la déco hygge, chacun y va de son plus beau post pour alimenter son profil ou le hashtag de sa tribu. Si le #Bookstagram soigne comme il se doit son esthétique, à coup de photos chiadées de couvertures de livres, il n’est pas pour autant aussi creux que l’avait écrit la journaliste Carine Bizet dans Le Monde en 2017 qualifiant le hashtag littéraire de « cri de ralliement des photographes de nature morte amateurs ».

#jelisdoncjepost

Bookstagram compte 36 millions de publications tout de même et parmi elles de vraies chroniques rédigées par des lecteurs et lectrices surnommés en langue « Insta » des bookstagrameurs et des bookstagrameuses. Certaines figures sortent du lot et participent à une certaine émulation littéraire comme à faire sortir de l’ombre des pépites oubliées du top ten de la rentrée, à l’instar de la Bourguignonne Agathe Ruga ou « Agathe.the.book », créatrice du grand prix des blogueurs et auteure d’un premier roman intitulé « Sous le soleil de mes cheveux blonds », paru aux éditions Stock en 2019.

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Melissa, alias « Mel_lit_ça », 30 ans, est une des rares bookstagrameuses suisses
Melissa, alias « Mel_lit_ça », 30 ans, est une des rares bookstagrameuses suisses

À Genève, « Mel_lit_ça »

Melissa, alias « Mel_lit_ça », 30 ans, est une des rares bookstagrameuses suisses. Férue de lecture depuis sa plus tendre enfance, elle avoue préférer une heure de bouquinage à un moment entre amis, « il s’agit d’une façon ludique d’échanger et de partager ses coups de cœur littéraires avec un groupe. C’est aussi la magie du hashtag, avec lequel on peut entre autres notifier les maisons d’édition, les auteurs, etc. » Mel lit en moyenne 5 livres par mois, soit une soixantaine par an, et chaque lecture fait l’objet d’un post. Suivie par environ 1300 « followers », un public essentiellement féminin et plutôt jeune, son activité comme celle de ses comparses est évidemment du pain béni pour les éditeurs qui bénéficient d’une promotion gracieuse sur un réseau social ultra fréquenté. De ce fait devenue influenceuse, elle est toujours la bienvenue aux petits déjeuneurs de chez Payot et a même eu le privilège de recevoir à deux reprises de la part de la prestigieuse maison Gallimard des épreuves de livres non corrigées. Une sorte de consécration pour la jolie brune en reconversion professionnelle qui se prépare à devenir enseignante en primaire, et qui réfléchit déjà à la manière dont elle pourra transmettre sa passion à ses futurs élèves.