Focus – Axel Kahn

Retrouver la foi dans le progrès

Il écrivait Progrès avec une lettre capitale. Pour Axel Kahn, scientifique, médecin-généticien et observateur attentif de la société, ce progrès majuscule restait avant tout humaniste. Il était fier, exigeant et généreux et seul à pouvoir assurer à l’homme un avenir désirable. Cela dit, ce plaidoyer n’ignore pas qu’il était aussi à l’origine de multiples calamités, qu’il avait pu décevoir, inciter à son désamour, voire à encourager la dénonciation de son idée même. « Comment analyser l’échec partiel des promesses véhiculées par l’idée de progrès d’accroître toujours les perspectives du bonheur humain ? Elles découlaient, de la conviction que le pouvoir croissant des humains serait toujours tendanciellement utilisé à son bénéfice plutôt qu’à son détriment. Mais n’était-ce pas là un optimisme naïf ? » écrivait Axel Kahn en 2018, constatant que l’homme de plus en plus puissant n’en était définitivement pas plus sage. Pour lui, de toutes les voies pour améliorer la société, le progrès est la seule possible, pour autant que se mobilisent autour d’elle l’intelligence, les connaissances, les techniques et les richesses créées. En clair, malgré ses écueils, le progrès doit continuer à avoir toute notre confiance.

« Quels ressorts le garantissent ? L’action d’un Être suprême n’est guère admise par tous. Il est constant que les connaissances et le pouvoir techniques évoluent bien plus vite que la sagesse humaine. Aucune étude en physique nucléaire ou biologie moléculaire vieille de plus de cinquante ans n’a de réelle importance, sinon historique. » ■