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Comment le WWF réagit aux allégations d’exactions

Le Fonds mondial pour la nature (WWF) va ordonner une enquête "indépendante" chargée d'examiner les allégations d'exactions commises par des gardes forestiers financés et équipés par l'organisation.

Selon l’enquête du site d’information BuzzFeed, qui porte sur les pratiques antibraconnage dans six pays, le WWF « finance des forces paramilitaires brutales » qui « ont torturé et tué des gens » en Asie et en Afrique.

« Le personnel de terrain de l’association en Asie et en Afrique a organisé des missions de lutte contre le braconnage avec des troupes de choc connues pour leur brutalité, et a approuvé une proposition visant à tuer des intrus rédigée par un directeur de parc qui a présidé à l’assassinat de dizaines de personnes », ajoute BuzzFeed.

Le site, qui a enquêté pendant un an et réalisé plus d’une centaine d’entretiens, affirme que le WWF a fourni aux « forces paramilitaires des salaires, une formation et des équipements – y compris des couteaux, des jumelles de vision nocturne, du matériel anti-émeute et des matraques – et financé des raids sur des villages ».

Réagissant dans un communiqué, le WWF a indiqué qu’il prenait « toutes les allégations au sérieux » et qu’il ordonnait la création d’un « examen indépendant chargé de passer en revue les cas mentionnés » par BuzzFeed, à qui il demande de partager toutes ses preuves.

« Nous avons des politiques rigoureuses conçues pour garantir que nous et nos partenaires protégeons les droits et le bien-être des peuples autochtones et des communautés locales dans les lieux où nous travaillons », a souligné le WWF.

« Tout manquement à ces politiques est inacceptable pour nous et, si l’examen révèle un manquement, nous nous engageons à prendre des mesures rapides », a assuré l’ONG.

Ce n’est pas la première fois que le WWF est accusé de soutenir de telles pratiques. En 2017, l’ONG Survival International avait accusé des gardes forestiers financés par le WWF de violations des droits humains « systématiques et généralisés » envers les Pygmées au Cameroun, en République démocratique du Congo et en Centrafrique.