Les loups sont entrés dans la Ferme-Asile

Loups, chat, taureau, lion, truite sont au cœur d'une exposition présentée à la Ferme-Asile à Sion jusqu'au 7 avril. L'artiste Luzia Hürzeler les met en scène et nous interroge sur leur devenir et leur place parmi nous.

Le loup tient une place de choix dans l’installation de l’artiste suisse Luzia Hürzeler. Au centre de la Ferme-Asile, le public découvre une dizaine de caissons lumineux présentant d’un côté l’image d’un loup empaillé et de l’autre celle d’un paysage.

Il s’agit de loups tués en Valais et conservés dans différentes collections. L’artiste a récolté des indices, procédé à des recoupements et photographié le lieu de la mort de l’animal en question.

L’installation est complétée de grands écrans sur lesquels sont projetées les interviews de professionnels jouant un rôle dans notre représentation du loup: Ralf Manz, responsable du monitoring du loup en Suisse au Kora (Ecologie des carnivore et gestion de la faune sauvage), Luca Fumagalli, spécialiste des analyses génétiques du loup et directeur du laboratoire de biologie de la conservation de l’université de Lausanne, Yvon Crettenand, biologiste en charge du monitoring du loup au Service valaisan de la chasse, de la pêche et de la faune et Rodolphe Rauber, technicien de collection au Musée de la nature du Valais.

La mort du taureau

La Ferme-Asile, anciennement exploitation agricole qui a nourri l’hôpital de Sion durant une trentaine d’années, accueille également un taureau. Sur un écran, le visiteur le voit accompagné de l’éleveur et d’un boucher.

Ces derniers demandent à l’artiste, qui effectue des réglages sur sa caméra, si elle est prête. A son acquiescement, le coup est donné sur le front de l’animal qui s’écroule, étourdi, avant d’être égorgé.

Qui a tué l’animal, s’interroge Luzia Hürzeler. L’artiste apprend alors à utiliser un revolver et le visiteur la voit, sur un autre écran, tirer sur sa caméra dont les restes sont également exposés dans la Ferme-Asile.

Le lion de la MGM

Le visiteur rencontre aussi le chat de l’artiste: bien vivant dans une vidéo, il est présenté mort et naturalisé sur une serviette blanche, dans une vitrine, dans une posture de sommeil.

Autre rencontre: celle d’un lion de spectacle, que l’artiste a filmé dans un zoo qui réunit des animaux dressés pour jouer dans des films. Dans la vidéo, le fauve passe devant son grand-père empaillé, qui ne serait autre que le célèbre lion rugissant du logo de la Metro Goldwyn Mayer.

L’artiste et la truite

Fidèle à ses interrogations sur le devenir de l’animal, sur sa mise à mort et sur sa place dans nos vies, Luzia Hürzeler présente encore une performance l’impliquant avec une truite. Sur un écran, le visiteur voit la tête de l’artiste progressivement engloutie par de l’eau qui l’empêche de respirer et sur un autre écran, une truite qui tente d’échapper à l’agonie alors que l’eau qui l’entourait se retire progressivement.

Née à Soleure, Luzia Hürzeler vit et travaille à Genève. Elle est diplômée de la Haute école d’art et de design (HEAD) de Genève et est au bénéfice d’un doctorat en art et anthropologie sociale de l’université de Berne et de la Hochschule der Künste de la même ville.

Des animaux à la ferme – Luzia Hürzeler, jusqu’au au 7 avril.

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