Quel travail pour demain ?
Comment notre rapport au travail va-t-il évoluer ? Cette question, toutes les générations se la sont posée, de celle qui a vu la mécanisation et la production en série bouleverser le monde ouvrier à celle qui se demande en ce moment si l’intelligence artificielle va la remplacer. Avec un tiers de notre vie passée au bureau, à l’atelier ou devant son ordinateur, le travail est un socle qui supporte mal les vacillements.
Au-delà de susciter l’angoisse, ce profond bouleversement peut aussi ouvrir des perspectives inédites. Les turbulences que traverse le monde du travail obligent à la réinvention des métiers, à donner à la créativité, à l’éthique et à l’intelligence sociale une place plus centrale. Même si l’histoire des révolutions industrielles nous rappelle que si les professions évoluent plus qu’elles ne disparaissent, elles ne le font jamais sans tensions ni recompositions. Le vieillissement démographique et la baisse de la population active contraignent ainsi les entreprises à repenser leur rapport aux carrières. Les prolonger devient une nécessité économique, mais aussi une question de dignité. Tandis qu’au sommet de la pyramide des âges, la jeunesse attend son tour, mais en aspirant à autre chose que de passer sa vie à la gagner. Elle veut de la flexibilité, un équilibre entre vie professionnelle et personnelle et, surtout, un emploi qui ait du sens.
Pour dire aussi que plus qu’un simple échange d’argent contre une prestation, le travail est le reflet de ce que nous sommes, un miroir qui détermine notre place dans la société. Le travail nous ressemble, il raconte la façon dont nous vivons ensemble, la manière dont nous en partageons la valeur symbolique et l’énergie que nous y investissons. L’enjeu, aujourd’hui, est de faire du travail non plus seulement un moyen de subsistance, mais le lieu d’un accomplissement partagé.