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Le renouveau d’un ensemble unique au cœur des châteaux de la Loire

Au milieu des châteaux de Chambord, Cheverny, Amboise et Chenonceau, l’abbaye de Pontlevoy apparaît comme un bijou unique, au cœur de son écrin. Cette abbaye, fondée en 1034, s’apprête à fêter ses 1’000 ans.

L’abbaye bénédictine de la Congrégation de Saint-Maur a été fondée au XIe siècle. Dès 1196, des enfants y sont accueillis par les moines. A la fin du XIIIe siècle, une nouvelle église est construite et le monastère agrandi. L’abbaye fut ruinée avant 1391 par les Anglais. En 1468, une église plus vaste que la précédente est réalisée, mais seul le chœur est construit. À l’initiative de Pierre de Bérulle, un collège destiné à l’éducation des enfants de petite noblesse fut fondé dans l’abbaye en 1644. La reconstruction des bâtiments conventuels, dont le cloître inachevé, commença à partir de 1663 et se poursuivit jusqu’en 1735. En 1837 fut édifié le manège. Cet ensemble patrimonial majestueux comprenant aussi des éléments paysagers est classé Monument historique.

En 2018, à la vente de l’abbaye par la Banque HSBC, le Fonds de dotation Abbaye de Pontlevoy et la SCI Gelduin – du nom du fondateur de l’abbaye – furent constitués avec le soutien du groupe immobilier Lelièvre. Leur objectif : préserver cet ensemble architectural chargé d’histoire et redonner vie aux pierres en renouant avec la vocation du lieu: l’éducation. À cette fin, plusieurs entités seront appelées à coexister et à mutualiser leurs ressources.

L’abbaye bénédictine de la Congrégation de Saint-Maur a été fondée au XIe siècle (...). Elle fut ruinée avant 1391 par les Anglais.

Première étape

À la rentrée 2019, après huit mois de mise aux normes, une partie des élèves du Lycée catholique de Pontlevoy, ainsi que l’internat de 120 garçons, déménagent à l’abbaye. Cet établissement historiquement rattaché à l’ancien collège accueille près de 700 élèves répartis sur cinq sites. Un internat de jeunes filles vient aussi d’être ouvert à proximité. Dans ce lieu séculaire qui a élevé tant de jeunes, les lycéens trouvent un cadre de travail propice à la vie intellectuelle, à la découverte ou à l’approfondissement de la vie spirituelle, mais aussi un lieu de vie majestueux favorisant les échanges et l’aspiration à de grandes choses. Une partie de l’abbaye est ainsi déjà occupée. Mais il reste encore à réhabiliter rapidement, à hauteur de 1,1 million d’euros, l’aile Richelieu, nécessaire au bon fonctionnement de la vie scolaire et de l’internat.

Nouveaux projets

Dans les années à venir, d’autres projets, toujours liés à l’éducation, sont en préparation. D’ici à 2022, la maison Stella Maris (1 million d’euros) devrait permettre d’intégrer au cœur de l’abbaye l’habitat inclusif pour de jeunes adultes handicapés. En interaction avec les autres élèves et des entrepreneurs locaux, ces jeunes pourront maintenir des compétences intellectuelles, grandir en autonomie personnelle et développer un projet professionnel.

D’ici à 2025, l’entreprise éducative et responsable (1,7 million d’euros) aura pour objectif d’inclure économiquement et scolairement l’entreprise au sein de l’abbaye, afin de l’insérer dans le tissu économique.

Par ailleurs, d’autres bâtiments comme le manège, la tour Charles VII ou l’abbatiale appellent des travaux rapides, en vue de la vie culturelle et spirituelle. Les 5 hectares de terrain méritent aussi une attention particulière. Avec les démarches environnementales dans lesquelles les élèves sont peu à peu investis, les porteurs du projet souhaitent en outre, fidèles aux savoir-faire écologiques des moines, rendre l’abbaye écoresponsable.

L’équipe enthousiaste et inspirée qui porte ce fabuleux projet patrimonial et éducatif estimé à 15 millions d’euros s’est donné quinze ans pour fêter les 1’000 ans de l’abbaye, lui rendre sa vocation et son rayonnement, persuadée qu’éduquer un enfant, c’est pour l’éternité !

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