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Première genevoise : un verger à la plage

L’aménagement d’un verger participatif à Dardagny – le premier dans le canton de Genève –, au sein d’un écoquartier naissant, s’inscrit dans la droite ligne d’un précepte émergent qui devrait faire loi dans les années à venir, à savoir le retour de la nature en milieu urbain ou périurbain, profitable à bien des égards à toute la collectivité.

Au pied des récents immeubles du programme « Les Plages de Dardagny », des enfants courent dans les plates-bandes verdoyantes. « Normalement c’est interdit, mais il faut avouer que c’est tentant », s’amuse, un tantinet gêné, Gervais, résident et secrétaire de l’association « Le verger des plages ». En cette fin de journée de septembre, sous une éclaircie qui surgit à point nommé, on s’apprête à inaugurer le verger de quartier édifié en collaboration avec les habitants, en présence notamment du conseiller d’État Luc Barthassat. Planté dans les espaces verts communs de la copropriété, il a été impulsé par Dominique Bakis-Métoudi, directrice de SPG Asset Development, en collaboration avec equiterre, une association spécialisée notamment dans l’accompagnement des démarches participatives. Deux jardiniers-conseils, Christian Bavarel et Claude Zryd, ont été mandatés par leurs soins pour suivre et accompagner pendant trois ans les habitants bénévoles, qui se sont investis avec enthousiasme dans le projet.

Partage et convivialité à la clé

Ici, toutes les catégories sociales sont réparties au sein des 84 logements en PPE, ZD Loc et HM LUP ; le verger est un peu le point de convergence de cette mixité. Un lieu de rencontre où les après-midi de récolte ou d’entretien s’achèveront par un apéro ou une grillade entre voisins. « C’est vrai qu’il a été un bon prétexte pour faire connaissance et tisser des liens », commente Laure Vanoncini, propriétaire et présidente de l’association « Le verger des plages » créée en vue d’organiser la vie de cette parcelle fruitière en toute autonomie une fois l’accompagnement terminé. Le verger est à l’image des occupants de la résidence, pluriel et riche de sa diversité.

Le verger est à l’image des occupants de la résidence, pluriel et riche de sa diversité.

Framboisier, néflier, figuier, pommier, vigne, etc.

« J’ai soumis aux habitants un inventaire à la Prévert au sein duquel ils ont fait leur choix, explique Christian Bavarel. L’objectif était de diversifier au maximum les récoltes afin d’avoir des fruits différents sur une période la plus large possible pour un maximum de plaisir tout au long de l’année. Un arbre tige peut produire jusqu’à une centaine de kilos à terme. Il faudra les cuisiner ou passer à la distillerie pour avoir une utilisation complète et le plaisir des fruits ! » L’esthétique de cette réalisation a aussi prévalu : « On reste dans du jardin, ce doit être agréable à l’oeil et respecter le standing des immeubles dans une logique de valorisation de l’ensemble. »

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Le verger de Dardagny (GE). Luc Barthassat, conseiller d’État, et Marie Barbier-Mueller, responsable stratégie de la SPG, coupent le ruban.

Un concept inscrit dans une démarche globale

La commune de Dardagny, entourée de vignobles et de bois de feuillus traversés par le Rhône, offre un cadre de vie préservé aux portes de Genève. Profitant d’un Plan localisé de quartier adopté en 2012, c’est tout un ensemble de constructions à usage d’habitation qui émergent de terre. « Les Plages de Dardagny » ont ouvert le bal, avec des bâtiments 100 % renouvelables grâce au recours à des ressources locales (énergies de la nappe phréatique et du soleil). À quelques mètres des immeubles, à la faveur du plan de renaturation des cours d’eau, un espace aquatique réservé à la baignade et alimenté par les eaux pures de l’Allondon sera accessible dès le mois de mai 2018. Dans ce contexte où l’homme redonne un peu d’air et d’aisance à la nature et à la biodiversité, la présence d’un verger tombe sous le sens. Une évidence pour Thierry Barbier-Mueller, administrateur délégué de la SPG, pour qui « chaque site offre des potentialités spéciales auxquelles il est impératif d’être attentif ». Pour Guillaume Ferraris, responsable environnement de la SPG, ce projet est « une démonstration concrète de ce qu’un promoteur peut faire pour aller dans le bon sens en termes d’écoquartier et de développement durable, en créant surtout des espaces au sein desquels on a envie de vivre ».

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Immobilier Urbanisme